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Cyclociel pour le peloton de l'espoir, 8 juillet 2017 à Lentilly

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Cyclociel pour le peloton de l'espoir, 8 juillet 2017 à Lentilly

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Découvrez une interview de Mme Céline Trousseau gérante du magasin Cyclociel, spécialiste des vélos et tricycles couchés à Lyon.

Pouquoi une interview de Cyclociel?

Cyclociel à Lyon mettra à disposition 3 vélos couchés (2 trikes et un Kett handbike) pour l’organisation du peloton de l’espoir. Ces 3 vélos couchés sont destinés à faire faire des essais vélos, en particulier, aux personnes porteuses d’un handicap, sur une boucle dédiée aux essais à Lentilly (nord ouest de Lyon).

Association peloton de l’espoir

Contactée en juin 2016 et cyclocielCyclociel a tout de suite accepté d’aider l’association au profit de l’AFAF qui œuvre pour supporter les malades atteints de l’Ataxie de Friedreich, maladie peu connue qui touche environ 1 personne sur 50 000 en France.
Le 8 juillet 2017, elle restera à son magasin, mais sur place des bénévoles formés par ses soins procéderont aux réglages nécessaires pour les tests.

L’interview de Cyclociel

LW (Laure Waché) : Bonjour Céline, pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à réparer et vendre des vélos, et à vous spécialiser dans les vélos couchés et les trikes ?

CT (Céline Trousseau) : Il y a plus de 20 ans, j’ai commencé à pratiquer le voyage à vélo pendant mes vacances, et j’ai découvert le vélo couché comme solution aux problèmes d’inconfort pendant les journées entières passées sur le vélo. Quelques années après avoir adopté le vélo couché pour la randonnée, je me suis prise de passion pour les usages multiples du vélo couché. Parallèlement, j’ai senti que je n’étais pas la seule à m’y intéresser et qu’il y avait une possibilité d’en faire mon métier. Souhaitant évoluer vers une profession plus en phase avec mes valeurs, j’ai alors fait une reconversion avec la formation adéquate.

LW : Ce travail est-il celui auquel vous vous êtes préparée dans vos études initiales ?

CT : Pas du tout, puisque j’ai fait des études de physique qui se sont conclues par un doctorat sur les systèmes autonomes de production d’électricité par photovoltaïque et petit éolien.
La valeur qui fait le lien, c’est la sobriété énergétique. Les énergies renouvelables, qu’elles soient thermiques ou électriques, sont le côté « production » d’un système d’approvisionnement énergétique durable.
Le vélo est quant à lui un fabuleux optimum d’efficacité énergétique, qu’il soit utilisé pour le sport ou le transport, et cette performance continue de me fasciner.

LW : La préparation de cycles adaptés à différents handicaps représente telle une part importante de votre travail ?

CT : C’est une activité minoritaire, sans avoir fait de statistiques, je dirais « au ressenti » 10 à 15%. Cette proportion tend à augmenter au fil des ans. Il n’est pas forcément nécessaire de faire des adaptations, puisque le tricycle couché (trike) en lui-même est utilisable tel quel pour de nombreuses difficultés physiques.
Le trike, utilisé majoritairement par des randonneurs valides, est d’ailleurs un superbe point de rencontre entre les valides et les handicapés. Ce véhicule universel, confortable et ludique, permettrait un décloisonnement communautaire des personnes handicapées s’il venait à se répandre plus largement, indifféremment de la validité ou du handicap léger ou lourd.

LW : Votre clientèle féminine est-elle particulièrement heureuse d’avoir à faire à une femme ?

CT : Je l’ignore, et à vrai dire, je préférerais que mon genre n’ait pas d’influence et que l’on considère uniquement mes compétences. Si certaines femmes se sentaient plus à l’aise avec une artisane femme, cela signifierait que le comportement des vendeurs masculins est inadéquat à leur égard, et ce serait une bien mauvaise nouvelle.

LW : Vous êtes une jeune mère, cela ne doit pas être tous les jours facile de concilier ce travail prenant et votre vie de famille ?

CT : Après quelques années d’expérimentation, je peux affirmer qu’une activité de travailleur indépendant, du moins l’activité magasin-artisan en étant seule, est incompatible avec le fait de mettre au monde et élever de jeunes enfants. Je conseillerais plutôt de faire des enfants avant ou après ce genre d’activité, mais surtout pas pendant. C’est clairement un handicap sur le plan professionnel, et une pénalisation concurrentielle qui coûte très cher. Il y a aussi un prix à payer sur le plan de la santé. Je n’ai pas de point de comparaison, car je ne connais aucune femme dans une situation comparable.

LW : Avez vous autre chose à ajouter ?

CT : Être une femme dans ce métier… Combien de fois j’aimerais qu’on oublie que je suis une femme… et qu’on oublie surtout les préjugés que certain-e-s peuvent avoir… C’est parfois lassant, cela a été parfois humiliant. Il y a un inconfort dans le fait de soupçonner, éventuellement à tort, certaines attitudes d’être liées à des préjugés. Tout cela est subtil et souvent inconscient de mon côté comme du côté des client-e-s.
Le peloton de l’espoir, c’est tout à fait le genre de manifestation à laquelle je participais avant l’arrivée des enfants. Cela demande une énergie et un temps dont je ne dispose plus. La solidarité et la convivialité sont des valeurs humaines foncièrement positives, mais sur le plan physiologique et matériel, on peut difficilement donner aux autres lorsqu’on est soi-même en limite de ressources.
Nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous répondre. Et nous souhaitons une bonne réussite à cette belle journée du 8 juillet 2017 en préparation avec plusieurs athlètes de haut niveau qui seront présents.
 

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