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Oser voyager seule: une révolution féministe

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Oser voyager seule: une révolution féministe

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Avouons-le, puisque nous sommes entre nous: une femme, ça ne peut pas oser voyager seule – et encore moins à vélo!

Tout d’abord et comme son nom l’indique, le sexe faible n’est pas assez fort pour se débrouiller seul. Elle ne veut pas se battre, ne sait pas se défendre, et ne connait rien à la mécanique vélo. Que deviendrait une femme, avec un pneu crevé au bord de la route sans un homme pour l’aider?
Croyez-moi, oser voyager seule à vélo est un peu comme se jeter en haut d’une falaise, c’est courir droit vers le précipice!

Oser briser les barrières invisibles

Non, parce que, quand même: une femme, c’est fait pour rester à la maison. Et plus elle reste à la maison, plus elle va se persuader qu’il y a des risques à en sortir. C’est comme la caverne de Platon: à se bercer d’illusions, on finit par se convaincre de fausses réalités.
Alors des illusions, on en a données: du droit de vote des femmes au droit à l’indépendance financière. Tant de poudre aux yeux qui cachent un autre problème! Car si le champ d’action des femmes a grandi ces dernières années, une barrière invisible a su rester en place.
Cette barrière-là pourrait se résumer en deux mots seulement: sexe faible. Soit l’idée toute faite qu’une femme est moins capable qu’un homme. Et surtout qu’elle a besoin d’un homme pour être accomplie (idéalement, on ajoute les enfants aussi).
Donc, même si les femmes se sont vues accorder de nombreux droits ces dernières années, de petits gestes et de grandes situations ont su lui faire garder à l’esprit son infériorité prouvée maintes et maintes fois. Cependant attention! Si la femme peut aujourd’hui sortir de chez elle, il y a des limites qu’elle ne doit pas franchir.

Oser croire en soi

Imaginez donc une femme oser voyager seule à travers l’Amérique Latine sur son vélo. Ce serait la catastrophe! Elle apprendrait à surmonter ses peurs, elle apprendrait à se suffire à elle-même, elle gèrerait seule ses propres affaires au lieu de profiter de l’avis de son conjoint et de cette présence rassurante. Elle finirait sûrement par découvrir qu’elle n’est pas si faible que ça et oserait vouloir convaincre toutes les femmes de leur force commune.
Malgré cette belle barrière, il paraitrait que cette maladie du voyage à vélo en solitaire a déjà commencé à se propager. Elles roulent, partagent leurs histoires, vivent des moments incroyables. Et ce jusqu’à devenir indépendantes! J’ai même entendu dire que des femmes qui voyagent apprennent la mécanique, développent des entreprises en faveur de cet outil qui leur a offert une liberté sans cout. Autant d’idées farfelues que l’on ne veut pas voir proliférer.

Oser être libre de vivre sa vie

De telles situations sont néfastes pour la société. Il faut donc endiguer ce fléau dès à présent, sinon les femmes voudront vagabonder tout autour de la planète, négligeraient les hommes, et abandonneraient même l’idée de se reproduire en faveur de leur intérêt personnel. Une vraie catastrophe !
Supprimons tous les vélos! Ces diables de la tentation qui entraînent chaque année des centaines de femmes à partir vivre leurs rêves de cyclotourisme seule. Croyez-moi mes amis, il n’y a rien de pire…
Car une femme qui voyage seule oserait croire en elle. Et une femme qui a confiance en elle, c’est une femme sans limites !
 

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Commentaires (10)

  • J’ai récemment participé à une activité collective sur le thème de la mobilité. On m’a prêté un VAE « de ville » équipée d’une selle route pour hommes (!) alors j’ai râlé un peu (d’abord on était le 10 mars, hen, ça n’était plus ma journée à moi LA FEMME)…
    Gentil monsieur m’a bien évidemment dit que mon problème n’ était pas mon postérieur rempli d’œstrogènes, mais en fait ma selle trop haute. En dépit de mes protestations de pauvre ignorante, il m’a réglé la selle plus bas, de force. Puis, il est entré en détail sur le fonctionnement du vélo électrique alors que je cherchais simplement à repérer les contrôles.
    Que de bienveillance ! Que d’attentions pour la pauvre ignorante que je suis ! Certes, mon trajet de vélo électrique solaire jusqu’au Kazakhstan date déjà d’il y a 4 ans, et comme toutes les femmes, je suis tellement étourdie. Ces 8400 km sont si vite oubliés…
    Un vélo, c’est un machin à deux roues, c’est bien ça ?

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    • Briser les préjugés n’est pas une évidence car il faut prendre la parole avec bien plus d’assurance que la personne que l’on a en face de nous. J’ai travaillé 9 mois dans un magasin de sports de plein air, et lorsque j’étais au rayon vélo une certaine partie des hommes demandaient un second avis après un conseil de ma part (à un homme bien sûr). Le plus drôle c’est que ces personnes ont souvent été reconduits vers moi puisque j’étais l’experte !
      Malheureusement je commençais mes phrases pas « Heu… » afin de réfléchir à la façon de commencer mon argumentaire !

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      • salut Laura, ça me rappelle les cours de commerciaux de christian, on leur disait de toujours reformuler la demande du client afin qu’il se sente compris (je l’utilise avec les parents d’eleves : ça marche), et ça te laisse le temps de reflechir !
        dommage de ne pas t’avoir vu à la gazette café, j’espere une autre fois.
        bises à toi
        jackie

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  • Le texte que vous écrivez renforce ces idées stupides dans nos mémoires collectives. Il ne faudrait pas parler ce que qu’on veut faire disparaitre. Ca fait très longtemps que les filles font pleins de choses seules ou pas. Qu’elles se débrouillent très bien ; maintenant on le sait ; il faut passer à autre chose, ne plus insister ce qui n’a plus lieu d’être. Bonne continuation !
    Agnes

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    • Bonjour,
      Merci pour votre commentaire.
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      Bien à vélo!

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    • Je suis plutôt d’accord avec vous comme quoi c’est avant tout une idée véhiculée et non la capacité des femmes. Cependant encore beaucoup de femmes se posent cette question, et parmi elles certaines n’osent pas prendre la route. Cet article est un pied de nez à tous ceux qui ne croient pas les femmes capables de voyager seule, et une hymne à toutes les femmes qui ont osé ou qui veulent oser.
      Parce que oui, pour partir en voyage, que l’on soit homme ou femme, il faut commencer par oser.

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  • Je pratique souvent le vélo seule, pas en mode voyage lointain mais plutôt à la journée dans les montagnes ou parfois sur trois jours pour faire le trajet domicile-vacances autrement. Je roule partout, y compris et surtout des routes tranquilles donc des endroits isolés, des coins à fort dénivelé … et même sans quitter la France on me fait parfois des drôles de remarques du style « Vous n’avez pas peur ?  » ou bien « Et si vous crevez, vous ferez comment ?  » ou encore « attention, par là il y a de la bosse  » voire même « vous avez emmené un coupe-vent pour la descente ?  » Les filles sont les premières à mettre en garde sur les dangers des rencontres malveillantes (très très rares en fait) alors que le premier risque est lié aux collisions avec des voitures et concerne autant les hommes que les femmes.
    Bref, les préjugés ont la vie dure ! Et je connais plein de filles qui n’osent pas sortir leur vélo en solo … ou très peu …

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  • Vincentelli

    J adore votre article!Je suis moi même ds un club de velo et les prejuges reculent lentement..en ce qui me concerne je m enhardis de plus en plus à partir seule en randonnee.Evidemment je sais changer une roue et ou reparer unnpneu qui explose mais je manque de technique pour les pannes plus importantes et suis à l affût d une formation de mecanique velo..J ai récemment suivi un stage par le biais de mon club mais j etais la seule femme et j ai eu droit à des petites remarques bebêtes et saoulantes de la part d un des professeurs qui en plus a mal réglé mes freins!=)bref .il y a encore pas mal de chemin à faire pour que les préjugés s eteignent définitivement. .

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