Week-end père & fille sur fond de montagne lors du BRA
En début de saison, Chéri, qui n’est jamais à court d’idées toutes aussi folles les unes que les autres, me lance un nouveau défi : « Et si tu participais au BRA ?? »
Moi, un peu interloquée : « Le BRA, t’es sûr ?? En suis-je vraiment capable ?? »
Je ne suis pas une grande grimpeuse mais l’idée de partager cela avec mon père me donnait des ailes…
Le BRA, qu’est ce que c’est me direz-vous ?
Organisé tous les 2 ans par les Cyclotouristes Grenoblois, le BRA est le Brevet Randonneur des Alpes. Il propose au départ de Vizille de gravir 3 cols mythiques des Alpes (Croix de Fer, Télépgraphe, Galibier) auxquels peuvent venir se rajouter le col du Mollard et celui de Sarenne, le tout sur la journée ou sur 2 jours. Cela représente un parcours pouvant aller de 215 à 244 km et un dénivelé qui peut s’étendre de 4200 à 5600 m.
L’idée d’un week-end père & fille pour participer au BRA
Très vite, l’idée d’un week-end père/fille pour accomplir le BRA, ce périple sur 2j s’est imposée. Chéri, lui, tenait absolument à faire le parcours sur la journée. Je ne suis pas une grande grimpeuse mais l’idée de partager cela avec mon père me donnait des ailes…
Gros orage la veille du BRA.
Vendredi 21/07/2017, c’est avec le moral en berne que nous sommes arrivés à Vizille.
L’orage qui s’abat sur la ville nous empêche de sortir de la voiture tellement il pleut. Heureusement, le lendemain au réveil, le soleil est revenu et nous pouvons prendre le départ de notre randonnée à 7h40. Très vite, nous sommes dans le bain. A peine, le temps de s’échauffer, que déjà la Croix de Fer s’offre à nous…
Papa est meilleur grimpeur que moi
Les paysages du BRA sont magnifiques, c’est le 1er col de la journée, tout va bien… Papa étant meilleur grimpeur que moi (qui ne l’est pas ??), il fait des pauses régulières afin de ne pas s’échapper bien loin. Je monte à mon rythme, tranquille. Je ne vais pas bien vite mais au moins je profite du panorama !! Une descente et un plateau repas plus tard, nous voilà partis à l’assaut du Col du Télégraphe…
La chaleur étouffante qui sévit pendant la traversée de la vallée de la Maurienne m’a valu un coup de moins bien pendant les 1ers kilomètres de l’ascension… Cette dernière fut d’ailleurs rendue assez pénible avec la circulation, nous obligeant à prendre tous les virages à la corde…
Je ne me suis pas affolée, j’ai pris mon petit rythme tranquille et j’ai fini par atteindre le sommet. Comme le matin, papa s’arrête sur le bord de la route de temps à autre, histoire de voire si sa fille n’a pas de souci… Fin de la 1ère journée dans le hameau de Valloire-les Verneys avec 119 km au compteur et 3300 m de dénivelé.
On entend les marmottes siffler à notre passage
Le dimanche fut un pur régal (qui eut cru que je dise cela un jour !!). Monter le Galibier, le matin au réveil est une pure merveille. Nous avons été doublés par 4-5 voitures maxi, c’était vraiment très chouette. Nous entendons les marmottes siffler à notre passage. C’est dingue, le raffut qu’elles font ! Pas facile ce col du Galibier, surtout que le vent s’est invité au sommet qu’il faut bien cramponner le vélo sur le 3-4 derniers kilomètres.
Les rafales de vent ont vite fait de nous faire varier de trajectoire… L’émotion m’envahi à l’arrivée au sommet… J’ai monté le Galibier !! Certes, ce n’est pas un exploit, plein de gens, le monte tous les jours mais on m’aurait dit il y a encore un an que j’allais prendre du plaisir à pédaler en montagne, cela m’aurait fait sourire…
En descente, je me suis aussi régalée
Je ne vous parle pas de la descente des cols du BRA, je me suis régalée… Là, c’est sûr, je n’ai été doublée que très rarement (il faut bien que je me rattrape quelque part…).
On poursuit le BRA et on se lance sur le Sarenne
Après le tour du Lac Chambon, une nouvelle idée saugrenue nous passe par la tête : « Et pourquoi pas le Sarenne ? ». Il fait aussi partie du BRA… Papa est comme moi, très hésitant. On y va, on n’y va pas. Nous restons là pendant 5 bonnes minutes à nous poser la question… Nous n’avions pas envisagé cette option avant de partir et nous savons que les pourcentages sont assez importants. Tout le monde nous dit que ce col vaut le détour alors nous nous lançons…
Après tout, que risquons-nous ?? Si c’est trop dur, nous sommes d’accord, nous faisons demi-tour et rallions Bourg d’Oisans directement. Cependant, la perspective de descendre l’Alpe d’Huez me donne du courage.
Sincèrement, j’ai pensé plusieurs fois renoncer car ce fut très raide mais la beauté du paysage m’a fait continuer jusqu’en haut et je ne le regrette pas… Je sais aussi que Chéri va être fier de moi quand je vais lui dire que j’ai osé…
Alors, Je suis montée, à 5-6 km/h, pas plus, mais je n’ai rien lâché… On a fait des pauses, j’ai bien failli mettre pied à terre dans les 2 derniers kms mais non… Vive le 28×32 !! Papa m’encourage à chaque fois qu’il m’attend, il s’encourage peut-être un peu aussi !! Après plus de 12 km d’effort et des passages à pas loin de 14%, nous voilà en haut ! Hourra !!!
Descente des 21 virages de l’Alpe d’Huez
Récompense ultime après la remontée vers l’Alpe d’Huez : la descente… J’ai gagné le droit de descendre ces fameux 21 virages !!
Je suis heureuse sur mon vélo… On inverse les rôles… J’attends Papa de temps à autre car il est moins à l’aise que moi dans l’exercice. C’est cela aussi une équipe qui gagne !! A chacun ses points forts… Dernier ravito à Bourg d’Oisans avant les 30 derniers kilomètres en faux plat descendant.
Retour à Vizille
Il est 15h25 lorsque nous franchissons la ligne d’arrivée à Vizille, heureux de notre week-end père/fille… Cette 2ème étape, nous a fait gravir un dénivelé de 2700m pour 118 km… Cerise sur le gâteau, je trouve Chéri à l’arrivée… Il a fait le parcours sur la journée sans le Sarenne mais avec le col du Mollard. Encore une belle performance à mettre à son actif…
Ainsi s’achève notre week-end… Un week-end fait d’efforts, de partage et de soutien… Un week-end à refaire…
Et vous, assez adepte des sorties en famille? Racontez-nous!