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"Les femmes peuvent pédaler autant que les hommes"

"Les femmes, ça peut pédaler autant que les hommes"

"Les femmes peuvent pédaler autant que les hommes"

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Claire revient sur le projet Donnons des Elle au Tour 2015. Une aventure sportive et humaine, pour montrer que, oui, on peut être une femme et pédaler.
Depuis le début du mois de juillet 2015, 3 drôles de dames se sont lancées dans une drôle d’aventure: franchir toutes les étapes du Tour de France, un jour avant les épreuves officielles des professionnels hommes. Relisez notre article sur Donnons des ELLE au Tour du 7 juillet 2015, très apprécié au vue du nombre de partages.
Elles sont 3, avec des profils complètement différents. Claire la compétitrice, Marie la cycliste loisir, Marion la cycliste voyageuse. À la veille de leur arrivée sur les Champs, dans la voiture les ramenant à Paris pour l’étape finale, Claire nous livre son ressenti de l’aventure…

Elles roulent pour le cyclisme féminin

Le projet Donnons des Elle au Tour naît en octobre 2014, en parallèle de la création du COCCF (Club Omnisport Courcouronnes Cyclisme Féminin), un club 100% féminin.
« Le meilleur moyen pour que les femmes puissent vraiment mettre en place ce qu’elles souhaitent c’est de créer un nouveau club qui serait un club 100% féminin. Pour que les principales concernées puissent faire les choix sportifs » explique Claire. « Et puis, il n’y a pas de raisons qu’il n’y ait pas de Tour de France des femmes, comme dans les années 80. »
3 femmes, 3 profils différents qui font la richesse du groupe. Elles sont accompagnées de Mathieu, l’entraîneur du club.

On voulait montrer que, quelque soit notre profil de femme cycliste on pouvait quand même y arriver et faire l’intégralité des étapes sur les 3 semaines.

« C’est le problème de la représentation »

« Au total, on a dû toucher une quarantaine de filles sur toute la France », raconte Claire, qui souligne que dans le milieu du cyclisme féminin, c’est assez rare qu’une femme vienne seule au vélo.
« Au club, 90% des filles sont venues d’une famille de vélo mais ne sont pas venues d’elles-mêmes au vélo », explique-t-elle. « C’est le problème de la médiatisation, de la représentation. On ne voit pas souvent des groupes de femmes qui font du vélo, encore moins à la télé. »

S’il n’y a pas de femmes qui viennent au vélo, c’est tout simplement parce qu’on n’a pas d’image d’une femme qui fait du vélo.

Vélo, manger, dodo

Claire avoue que les débuts ont été difficiles, le temps de prendre le rythme.« On passe pas mal de temps sur le vélo, par rapport aux pelotons masculins qui finissent les étapes en 5 heures. Nous on mettait 2 ou 3 heures de plus. Donc on avait un temps de récupération qui était assez court ».
Car après les 8h de vélo, il y a le transfert, le rangement, les préparatifs de la journée du lendemain. Le tout, sans bénéficier des mêmes infrastructures que les professionnels. « On a rarement dormi plus de 6h par nuit », raconte Claire.« Ce qui nous a manqué c’était vraiment un staff plus gros autour de nous pour tout ce qui est massage, tout ce qui est mécanique. Il aurait fallu une personne de plus pour la logistique au moins. »

Sur la première semaine on se demandait comment on allait réussir à terminer, par rapport à ça notamment. La récupération ça a vraiment été le plus difficile.

« Une aventure sportive et humaine »

Donnons des Elle au Tour, c’est un projet féminin et pourtant une équipe mixte. Car, au delà du petit noyau de départ, beaucoup de gens se sont joints au projet, tous genres confondus. « L’idée était de permettre à d’autres personnes de participer, pour donner un peu plus de visibilité à notre projet. Chaque jour, c’était de nouvelles rencontres. Et ça, ça a vraiment entretenu la motivation. »
Enthousiaste, Claire nous explique que certain(e)s rejoignaient l’aventure sur 1, 2 ou 3 étapes, voire même des morceaux d’étapes. Des rencontres avec d’autres groupes cyclistes aussi, qui se sont lancés dans le même type d’aventure. « On a senti vraiment cette demande. C’est sympa de regarder le Tour le lendemain quand ce sont des routes par lesquelles on est passé la veille. »

Il y a vraiment une demande d’une sorte de Tour de France populaire. Pour les Français, c’est se réapproprier le Tour de France en participant.

« Un Tour de France à la carte »

Même si le projet a très peu été relayé sur les médias télévisés, Claire estime que les objectifs sont atteints… Mais pas de la manière dont elles s’y attendaient puisque la communication est essentiellement passée par les médias internet. « Contourner les médias traditionnels, nous a permis de toucher pas mal de monde », confie Claire.
Donnons des Elle au Tour a retenu l’attention de la Fédération Française de Cyclisme, du Ministère au droit des femmes et du Ministère des sports. Un rendez-vous est fixé en septembre pour voir ce qui peut se faire pour la promotion du cyclisme féminin et un éventuel Tour de France féminin.
Et pour la suite? « Au début, on était pas parties pour le refaire », nous confie Claire, « mais ce serait bien que ça se refasse! Avec un groupe de base plus important et en conservant une formule à la carte ».
Pour conclure sur les mots de Claire, « oui, on peut être une femme et pédaler ». Alors, rendez-vous pris pour l’an prochain, Mesdames?

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