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Flèche Vélocio 2017 : 24h vélo, une aventure 100% club

Flèche Vélocio 2017 : 24h vélo, une aventure 100% club

Flèche Vélocio 2017 : 24h vélo, une aventure 100% club

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Séverine nous raconte avec passion et truculence sa deuxième flèche Vélocio, en compagnie de 5 licenciés du CJF : 24 heures de la vie d’une femme à vélo!

Après avoir vécu une flèche Vélocio 100% féminine l’an passé, je mûrissais depuis l’idée de monter une flèche 100% club pour 2017. Nous avons longtemps imaginé pouvoir partir à 2 équipes, mais c’est finalement à 5 licenciés du CJF que nous nous sommes élancés de Chatillon-sur-Loire (Marie-Noëlle, Eric, Christophe, Didier et moi).
Joli clin d’œil de la vie, ce sont mes parents et des amis de la région troyenne (Patrick et Yolande) qui assuraient notre assistance de mains de maître. Après avoir longtemps participé du côté de l’assistance sur cette flèche Vélocio et bien d’autres épreuves alors que les hommes étaient participants, je trouvais cela formidable d’inverser les rôles. J’étais donc comme un coq en pâte au départ de cette flèche. Et ce n’est pas la météo qui allait venir entacher ma sérénité. Le vent était annoncé Nord – Nord Ouest, pile ce qu’il nous fallait…

Départ de la Flèche Vélocio 2017

C’est donc dans la joie et la bonne humeur que nous sommes partis à 11h pétante. La 1ère halte se fit quelques mètres plus loin, quand les copains de l’ACP, Guy et Vivian, nous arrêtèrent pour une photo officielle de départ. Ils se trouvaient là car leur équipe partait également de ce point mais 2h plus tard… Cette fois-ci, nous étions vraiment partis et ce pour 24h d’affilé…
Les premiers kilomètres défilèrent très vite. Nous prenons une avance confortable sur le planning. Il faut dire que j’avais bâti un plan de route très prudent (à savoir 470 km en 24h) afin de ne pas avoir de mauvaise surprise si le vent nous avait été défavorable. Bilan au 1er pointage – km 93, nous avons déjà 40 minutes d’avance. Nous retrouvons les voitures au lieu prévu, nous avalons rapidement un coca et une part de flan et nous voilà repartis. Nous essayons de ne pas trainer sur les points de contrôle car je sais que les assistants veillent au grain. Il faut dire que lorsque j’étais de l’autre côté de la barrière, j’étais plutôt du genre le nez sur la montre. Ils ne vont donc pas se gêner pour me rendre la pareille !
Flèche Vélocio 2017 : 24h vélo, une aventure 100% club
L’après-midi se déroule ainsi sans anicroche, le vent dans le dos. Nos premiers 200 kilomètres sont effectués en 7h46 temps d’arrêts compris soit près de 28.5 de moyenne roulante. Je prends même un peu peur car n’ayant jamais pédalé aussi vite, je crains de devoir payer l’addition un peu plus tard … « Hey, doucement les copains, il ne faut pas griller les cartouches trop tôt, il y a la nuit à passer et la côte de Vendranges à gravir ». Ah tiens, la revoilà celle là… Qu’est ce qu’elle avait pu m’angoisser l’an passé… Je l’aborde cette année différemment en me rassurant comme je peux et en me disant que de toute façon mes co-équipiers, bien plus forts que moi, seront bien obligés de m’attendre…

Les 200 premiers kilomètres : relax !

L’avance continuant de croître, nous sommes obligés de changer nos plans. Nous ne pouvons pas manger à Digoin comme prévu, il est beaucoup trop tôt.  Nous poussons donc 26 km plus loin pour nous arrêter à Marcigny. Nos accompagnateurs ont fait avec ce qu’ils ont trouvé comme emplacement, mais lorsque nous arrivons vers eux aux alentours de 19h25, nous trouvons potage, pâtes, jambon (un grand merci d’ailleurs à Julie, la fille de Yolande et Patrick, notre fournisseuse officielle en jambon), fromage et part de flan. Le tout arrosé de coca et d’eau pétillante, de quoi satisfaire bon nombre de cyclos. C’est aussi cela la flèche Vélocio, une épreuve en équipe où l’assistance a toute sa place et une grande part dans la réussite la chevauchée. C’est le grand luxe !
Nous repartons 45 mn plus tard avec 219 km au compteur. Eric nous prévient qu’il va avoir besoin de temps pour redémarrer s’il ne veut pas mettre sa digestion en péril… Nous calmons donc un peu le jeu et avec l’arrivée de la nuit, nous roulons de toute façon à un rythme moins soutenu… Néanmoins, ayant toujours tablé sur une moyenne faible, nous continuons de prendre de l’avance… La nuit arrive et la circulation baisse enfin d’intensité. Il ne fait pas froid et le vent nous accompagne toujours gentiment.

La côte de Vendranges, tant redoutée…

Km 263 – Vendranges… La seule difficulté du parcours et pourtant, je la redoute… L’an passé, je l’avais montée tranquille avec les filles. Cette année, c’est différent… Je n’aime pas faire attendre les gens avec qui je roule… Ils sont pourtant partis en connaissance de cause avec moi, mais je n’aime pas me sentir « le boulet » du groupe. C’est comme ça, je n’y peux rien. Nous avons 2h10 d’avance sur le programme, cela m’aide à relativiser un peu. Eric et Marie-no s’échappent pour monter à leur rythme et je reste avec Christophe (enfin, il reste avec moi) et Chéri qui surveille avec bienveillance mon ascension. Il dit que je me débrouille bien (c’est beau l’amour !). Il me mettra la main dans le dos en fin de montée pour que je ne décroche pas trop de Christophe, mais au global, je suis plutôt contente.
Je la voyais plus longue et plus difficile cette côte. Nous arrivons à Neulise, notre 3ème point de contrôle – km 269 à 22h20. Nous trouvons bien les voitures sur le parking mais point de ravitaillement ni d’accompagnateurs… Hey, ho, les copains, on est là ! Le cafetier du coin a dû se demander à quel jeu nous jouions… Ils ont planté leur café pour venir nous rejoindre, y retournant à tour de rôle pour avaler leur breuvage… Le petit papy à sa fenêtre se souviendra également de notre passage, matant allègrement et sans se cacher mon recrémage de fesse ! Je ne me suis pas cachée non plus, lui offrant un spectacle qu’il y a peut-être longtemps qu’il n’avait pas vu ! Beau fou rire au passage…

La descente vers St-Charmond, la fatigue arrive

Après 25 mn de pause, il est temps de repartir pour une bonne descente. La météo est toujours bienveillante avec nous. Nous nous mettons d’accord avec notre équipe d’accompagnateurs. Nous les tiendrons informés de notre avancée et nous leur passerons un coup de fil 1/2h avant d’arriver. Ainsi, ils sauront où nous en somme et seront plus sereins dans leurs préparatifs. L’idée d’une bonne soupe chaude m’accompagne tout au long des 60 km qui nous séparent de prochain lieu de pointage.
J’avais, au préalable, repéré sur Google Maps, les villes de contrôle et les emplacements des boîtes aux lettres pour la nuit. Ainsi, nous n’avons pas à chercher en arrivant. C’est également plus simple pour les suiveurs. Ils savent où nous retrouver. Il est 1h15 lorsque nous arrivons sur la place de la Talaudière. La fatigue commence à se faire sentir. La bonne soupe bien chaude est d’un grand réconfort. Nous réclamons même le reste de pâtes et de jambon ! Mes équipiers me font peur car ils ont froid. Du coup, je me couvre (trop…) en prévision de la descente vers St-Chamond… Grossière erreur que je regretterai quelques minutes plus tard… Toujours se fier à son propre ressenti…
Flèche Vélocio 2017 : 24h vélo, une aventure 100% club
Les arrêts commencent à s’allonger. Le fait d’avoir beaucoup d’avance ne joue finalement pas en notre faveur côté mobilisation…

De Givors et Condrieu, dans la bonne humeur

Arrive mon moment préféré de cet itinéraire : le plongeon sur St Chamond puis Givors… Quel régal ! Avec Chéri, nous allumons nos phares additionnels, histoire de voir bien clair dans la nuit et nous nous amusons dans la descente. Nos co-équipiers nous laissent quelques mètres de large préférant jouer une sécurité maximale. Nous pointons à Givors à 4h05. La descente nous a permis de nous réveiller un peu mais la période la plus monotone commence…
Que c’est long d’attendre la levée du jour en vallée du Rhône… Nous essayons de discuter un peu mais nous replongeons assez vite dans nos pensées. Chacun y va de sa petite astuce pour rester en éveil. Marie-No chantonne, Eric pousse des accélérations ou disparaît au gré de ses nombreuses pauses pipi, Christophe souffle fort et, Chéri et moi, nous crions… Nous reconnaissons que ce n’est guère agréable pour notre entourage mais nous, cela nous amuse ! Nous en faisons un jeu, c’est à qui appelle l’autre ! On se dit que si nos partenaires sont agacés, au moins ils ne s’endorment pas !
Nous avions prévu un arrêt petit-déjeuner à Condrieu. Seulement voilà, le boulanger est à peine réveillé lorsque nous arrivons. Nous trouvons en revanche un gars fraichement sorti de boîte. Un peu alcoolisé certes mais très intéressé par notre périple. Il restera là, à discuter avec nous tout le long de notre pause…
Nous avons presque 3h d’avance sur notre programme et la lassitude me gagne… J’ai faim, j’ai sommeil et je ne sais plus très bien ce que je veux. En fait, si, je sais : je rêve d’un bon chocolat chaud et d’une viennoiserie ! Nous demandons à nos accompagnateurs de partir en éclaireurs pour nous trouver un point de chute mais à cette heure-ci, il faut bien se résoudre à patienter encore un peu…

La dernière ligne droite, pas si droite

Comme souvent, je me mets à déprimer avant la levée du jour… Je n’aime vraiment pas ces instants. Je suis même un peu en colère après moi car je devrais être sur-motivée par la réussite de notre périple et pourtant, je ressasse sans arrêt du négatif. Chéri essaye de me secouer gentiment les puces, mais en vain.
Eric, lui, se sent plutôt pousser des ailes. Il roule à bon train suivi sans souci par Didier et Marie-No. Avec Christophe, nous galérons un peu plus. Nous sautons de leurs roues à chaque petite bosse.
Km 425 – Sarras. Notre voiture nous attend afin de nous ravitailler un peu. Malheureusement, pas de boulangerie à l’horizon… Nous nous arrêtons 25 mn. C’est beaucoup trop long, nous gaspillons notre avance, mais nous en avons besoin ! Peut-être même plus mentalement que physiquement. Nous nous mettons d’accord pour nous arrêter à la 1ère boulangerie pour manger une viennoiserie, boulangerie que nous trouvons 500m plus bas.
Aïe, Chéri est contrarié… Nous perdons de précieuses minutes sur notre tableau de marche. Certes, nous allons faire plus de 500 km mais le but de la Flèche est d’en faire le plus possible en 24h et à ce moment précis, nous ne sommes plus dans cette optique-là. Il a raison, Chéri, allez, allez on y va ! De plus, le jour est arrivé et cela, ça donne des ailes.

La fin du voyage : Bourg-St-Andéol

Nous voilà repartis, et cette fois-ci bien décidés à aller le plus loin possible. Nous profitons de notre passage à la Voulte-sur Rhône pour un arrêt symbolique et un déshabillage en règle. Il fait beau. Nous pouvons enlever genouillères et manchettes. Que c’est bon de pédaler dans le sud surtout vent dans le dos ! Malheureusement, avec le soleil, revient la circulation ! C’est tout de suite moins agréable…
9h, pointage de la 22ème heure au Pouzin – km 472. Enfin le chocolat chaud tant attendu ! C’est marrant, ces lubies sur le vélo. On se met à rêver de manger ou boire tel ou tel truc ! Souvent c’est flan et coca, mais ce matin c’est chocolat chaud.
Les 2 dernières heures où nous devons effectuer un minimum de 25 km se passent sans encombre si ce n’est une légère inquiétude lorsque Marie-No déclenche un petit début d’hémorragie nasale…
Nous arrêtons notre périple à Bourg-St-Andéol – km 523 avec la satisfaction d’être restés tous les 5 d’un bout à l’autre de ces 24h ! C’est toujours magique ce genre d’épreuve en équipe, les sentiments sont exacerbés.
Flèche Vélocio 2017 : 24h vélo, une aventure 100% club
C’est avec grand bonheur que nous dégustons la bonne bière bien fraîche que nous avaient réservée nos assistants !
Un grand merci à mes 4 équipiers pour cette belle balade, nos 4 assistants sans qui tout cela n’aurait été possible, mais aussi Julie pour la fourniture du jambon.
La Flèche est une épreuve que j’affectionne tout particulièrement alors après la féminine et celle de club pourquoi pas un Flèche « en famille ou presque » l’an prochain ! Messieurs les assistants à vos vélos, en 2018, j’aimerai pédaler avec vous ! Affaire à suivre …

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