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La petite reine de Kaboul – chronique intime et humaniste d’une migration

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La petite reine de Kaboul – chronique intime et humaniste d’une migration

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Ce récit « La petite reine de Kaboul » nous ramène à l’humanité de leurs histoires de vie et remet en perspective l’ampleur de la solidarité déployée.

En juillet 2016, j’avais vu passer vite fait quelques images et commentaires admiratifs sur cette fameuse équipe cycliste féminine afghane. Elles se battaient pour pouvoir s’entraîner à l’abri des regards en périphérie de Kaboul. Je n’en savais pas plus – je n’avais pas même vu le documentaire de Katia Clarens qui les a consacrées, « Les petites reines de Kaboul », sur ARTE.

Pour moi, l’histoire des petites reines de Kaboul, c’était une brève insolite et touchante dans le monde du cyclisme, une goutte d’eau dans un océan de luttes féministes à travers le monde. Des femmes là-bas qui se battent pour avoir la possibilité de faire les mêmes choses que les hommes, ni plus ni moins.

De toutes les époques, le vélo a été vecteur d’égalité. Les histoires de femmes battantes et pionnières du vélo ne manquent pas. On se rappellera notamment du livre À tire d’elles de Claude Marthaler qui retrace une partie de leur histoire ou le film de fiction Wadjda qui traite de l’émancipation d’une jeune saoudienne têtue à travers son rêve de posséder un vélo.

Des vélos pour bâtir un pont entre Kaboul et la France

Mais au-delà des grandes valeurs et du fait divers, il y a des trajectoires et des obstacles au quotidien qui fabriquent les héros. Quand le documentaire est terminé, la vie continue, plus tortueuse et beaucoup moins glamour.

Ce livre La petite reine de Kaboul s’intéresse à « l’après » documentaire pour la famille de Masomah et Zahra, les deux sœurs afghanes alors projetées sous les feux de la rampe. Que peut-on faire lorsque plane sur soi la menace d’un mariage forcé ? Lorsqu’il faut « racheter l’honneur » et que la vie de nos proches est menacée ? Faut-il arrêter de pédaler ou continuer au risque de tout perdre ?

Ancien avocat orléanais, Patrick Communal est fasciné par les petites reines et entre en contact avec elles via leur page Facebook. Leurs destins se croisent dans le Tarn lors d’une course où Masomah Ali Zada se distingue en se qualifiant pour les championnats mondiaux. Leur amitié formée à bouts de clics sur les réseaux sociaux sera le fil rouge d’une histoire plus grande unissant leurs deux familles, de l’Afghanistan vers la France.

Prendre la fuite, redevenir migrant

Membres de la minorité Hazara et donc chiites dans un pays sunnite, la famille Ali Zada a déjà dû s’exiler vers l’Iran de nombreuses années pour leur sécurité sans être en mesure de régulariser leur situation. Ils ont vu et vécu des temps difficiles en restant soudés.

Face à la montée des menaces et des tensions qui pèsent maintenant sur eux suite aux activités cyclistes de leurs filles, il faut prendre une décision. C’est là qu’intervient Patrick Communal et son fils Thierry, mains tendues. Autour de leur commune passion vélocypédique, l’amitié entre l’auteur et l’héroïne va se tricoter dans la trajectoire migratoire de la famille Ali Zada. Sur son conseil, ils sollicitent un visa pour la France afin d’y demander l’asile.

La petite reine de Kaboul : un récit humaniste qui réchauffe le coeur

Dans ce récit intimiste de son point de vue d’aidant, l’auteur relate les hauts et les bas du parcours sinueux de la famille dans les méandres de l’administration française. Il détaille avec minutie les mécanismes d’hospitalité mis en place par ses proches et par les habitants de Guéhenno, le petit village breton où ils sont accueillis dans les mois suivant leur arrivée. Pragmatique, il s’attaque méthodiquement aux obstacles qui se dressent devant chacun des membres de la famille ainsi qu’à leur histoire personnelle.

À l’heure où l’on parle plutôt d’endiguer le flot envahisseur de « migrants » désincarnés, ce récit nous ramène à l’humanité de leurs histoires de vie. Il remet en perspective l’ampleur de la solidarité déployée autour de certains d’entre eux par les héros silencieux du quotidien. On lui reprochera gentiment son souci du détail parfois un peu lassant, dans une écriture autrement agréable et rythmée.

Quand le rideau tombe et que les prouesses sportives ne font plus la une des journaux, ils oeuvrent roue dans roue pour protéger et soutenir celles qui luttent sans relâche pour elles-mêmes et pour les autres.

 

 

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À la lecture du livre de Patrick Communal « La petite reine de Kaboul », on se remémore les souvenirs. Ici, dans le désordre, lors du photo shooting pour la Journée Internationale des droits des femmes avec @mathildelazou @mathildakasketa @lauralala_velo @100drine_38 @christinedugelay @lauralala_velo et @assosfrance. Mais avant, il y a eu des reportages, des articles de presse, des partages, de l’engagement de votre part avec des partages et des échanges. … Masomah Ali Zada et sa soeur Zahra sont maintenant en sécurité, en France, depuis de nombreux mois grâce à leur avocat, Patrick Communal et les différents acteurs engagés. Bientôt le compte-rendu de Anick-Marie Bouchard sur le livre de Patrick Communal, La Petite Reine de Kaboul aux Éditions de l’Atelier. Bien à #vélo . . . #efdv #cyclingcommunity #cyclisme #cycling #womancycling #cyclingwoman #cyclismefeminin #roadbike #roadbikes #cyclinglife #cyclingpower #freedom #hope #future #liveinpeace #cyclingforpeace #ellesfontduvelo #girlspower #petitereine

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ELLES FONT DU VÉLO a appuyé activement le combat des soeurs Alizada en relayant notamment la présentation des petites reines de Kaboul et l’appel de fonds pour l’association les soutenant. Le magazine les a aussi fait connaître via sa communication autour de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2017.

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Globestoppeuse devant l'éternel et co-auteur de la Bible du grand voyageur (Lonely Planet), Anick-Marie s'est d'abord frottée au vélo solaire en se rendant au Kazakhstan en solo lors du rallye Sun Trip. Férue d'écomobilité, elle explore les combinaisons intermodales pour découvrir son nouvel environnement alpin en mode bikepacking minimaliste : le train, le covoiturage et pourquoi pas le vélo-stop ?

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