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Nouvelles mesures de sécurité en course. Et le harcèlement alors?

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Nouvelles mesures de sécurité en course. Et le harcèlement alors?

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Positions interdites sur le vélo, jet de bidon autorisé dans certaines zones… De nouvelles règles ont été intronisées début avril 2021. Le but? Garantir la sécurité des coureuses, en oubliant parfois que le danger est ailleurs: harcèlement.

Le 01 avril est toujours une date où il vaut mieux vérifier toutes les informations qu’on peut lire sur les réseaux sociaux. Mais jeudi dernier, ce qu’on a lu n’était malheureusement pas une blague. En ce jour de poisson d’avril, le très respecté média “Rouleur” publiait un édito fort : L’UCI ne devrait pas autoriser les personnes coupables de harcèlement sexuel à travailler dans le sport.

Accusé par plusieurs coureuses de harcèlement, il continue d’exercer

Il y a tout juste un mois, nous vous parlions de Patrick Van Gansen. Il était le premier manager à être sanctionné par l’Union Cycliste Internationale pour des faits de harcèlement sexuel. Une première victoire pour les victimes, et celles qui n’osent pas encore parler.

Mais voilà, pendant la semi-classique “A travers les Flandres”, un certain Marc Bracke se trouvait dans les voitures suiveuses. Le directeur sportif de Doltcini – Van Eyck Sport a été accusé par de nombreuses coureuses (dont la Française Marion Sicot) d’avoir un comportement inapproprié. Par exemple, il demandait à ces jeunes femmes de lui envoyer des photos d’elles en sous-vêtement, pour “juger leur état de forme” et leur perte de poids.

Coupable, mais pas encore sanctionné?

La commission éthique de l’UCI l’a rendu coupable de harcèlement en octobre dernier, mais aucune sanction n’a pour l’heure été délivrée. Ce qui fait que Bracke peut continuer à travailler, donc être en contact avec des sportives.

L’organisation Flanders Classics, qui a à sa charge de nombreuses épreuves en Belgique, a demandé à l’équipe Doltcini – Van Eyck de ne pas emmener son manager sur ses courses. S’ils n’ont pas le pouvoir d’interdire officiellement la présence du mis en cause, les organisateurs ont réussi à se faire entendre. Marc Bracke n’était pas au volant dimanche, sur le Tour des Flandres.

Mais quel est le message ? Dans une époque de libération de la parole et de l’écoute, que penser de cette situation ? La présomption d’innocence doit être respectée. Mais ce directeur sportif a été rendu coupable par une instance officielle. Est-il normal qu’il puisse exercer normalement ses fonctions, dans l’attente d’une éventuelle suspension ? Décision qui pourrait ne pas être officialisée avant plusieurs mois ? Le peloton féminin a pu compter sur de nombreux soutiens sur les réseaux, dont celui du coureur professionnel de la Groupama FDJ, Jake Stewart.

“Alors l’UCI, vous savez, ces règles que vous avez mises en place depuis hier pour améliorer la sécurité des coureurs ? Savez-vous que notre sécurité ne commence pas au kilomètre 0, et s’arrête juste après la ligne, non ? Je pense que vous devriez revoir vos priorités, car ceci est affligeant…”

Comme évoqué précédemment, de nouvelles règles ont été instaurées en course, afin de préserver l’environnement et garantir la sécurité des coureurs. Mais derrière ces annonces qui ont fait grand bruit, un autre combat doit avoir lieu, en priorité, contre le harcèlement. Il serait peut-être temps de s’y atteler.

Que pensez-vous de cette affaire ? Est-il normal qu’une personne reconnue comme coupable de harcèlement puisse encore exercer ses fonctions ?

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