Interview de Katell Alençon, cycliste handisport aux JO 2020
Katell Alençon, athlète handisport, sera au JO en 2020 et convoite déjà Paris 2024. Cette interview de Katell Alençon a été réalisée par Fanny.
Interview de Katell Alençon cycliste handisport
Le handisport, bien qu’il ait vu sa notoriété évoluer avec le temps, a pour autant encore tendance à être sous-estimé. Encore moins de budgets, moins de médias diffuseurs des compétitions. Nombreux sont les débats qui ont par le passé agité la planète sport. Pour autant ces sportifs voient aujourd’hui un attrait de plus en plus important envers leur discipline handisport.
Curieuse du quotidien de ces femmes faisant vivre le cyclisme handisport, j’ai décidé de partir à la rencontre de l’une d’entre elles: Katell Alençon
Kattel Alençon en quelques mots
A bientôt 30 ans le petit bout de femme qu’est Kattel Alençon n’a pas fini de faire parler d’elle. Il y a de ça 5 ans , cette jeune bretonne a vu son quotidien transformé après de nombreuses complications suite à une entorse. Après une amputation de la partie inférieure de la jambe, cette dernière reprend le vélo avec la détermination et l’ambition qu’on lui connaît. Année après année les sensations sont bonnes et la voilà sélectionnée en équipe de France pour les JO 2016.
Elle revient avec nous sur ses derniers mois et sur son quotidien.
Les Jo 2016 vous en aviez fait votre objectif, quand est-il des JO 2020?
Les Jeux de Rio n’étaient pas vraiment un objectif, je pensais que ceux-ci arrivaient bien trop tôt par rapport à ma reprise du vélo. Quand j’ai eu ma sélection, je n’y croyais pas vraiment. Les objectifs pour Tokyo ne seront pas du tout les mêmes, car cette fois ci je veux y aller pour m’approcher du podium voir être sur celui-ci, même s’il me reste encore du chemin à parcourir.
On le sait être une femme et pratiquer un sport de base plutôt masculin n’est parfois pas simple, quand est-il au niveau international handisport? Cela change-t-il quelque chose?
Ce sport en étant une fille n’est à mon avis pas un problème. Je suis très bien intégrée au niveau de mon équipe Cofidis, au contraire les gars sont plutôt protecteurs. Au niveau du handisport, c’est la même chose, je m’entends très bien avec tous les gars qui sont présents sur les manches de coupe du monde. Cela ne changent pas grand-chose d’être une fille, il faut juste ne pas se laisser faire.
Vos sensations sur le vélo ont-elles changé?
Le handicap a bien changé mes sensations sur un vélo, évidement il y a une grosse perte de force du côté amputé (environ 10% comparé a l’autre côté) ça change la donne. Cependant j’éprouve beaucoup de plaisir sur mon vélo, tout comme avant sauf qu’aujourd’hui il n’y a qu’une seule jambe qui à mal !!
Comment conciliez-vous le vélo et vos nombreux déplacements avec votre vie familiale?
La vie familiale n’est pas trop impactée par mes déplacements, il est vrai que je pars souvent, mais jamais très longtemps.
Le handicap change-t-il beaucoup de choses dans votre préparation physique ainsi que psychologique dans votre quotidien de sportif ?
Le handicap est évidemment pris en compte dans ma préparation physique, je ne peux pas faire comme si j’avais 2 jambes. En ce moment par exemple je cherche un moyen pour essayer de redévelopper ma cuisse côté prothèse, car celle-ci est vraiment fragile.
Avez-vous une anecdote des JO 2016?
Les jeux de Rio resteront gravés à jamais, l’entrée dans le stade à la cérémonie d’ouverture, c’était génial.
Des projets pour la suite?
Les projets sont évidemment une sélection aux jeux de Tokyo.
Quel bilan tirez-vous de cet été et de vos résultats?
Le bilan de ma saison est plutôt positif avec 3 podiums en coupe du monde, malheureusement une chute aux championnats du monde m’empêche de monter sur le podium car j’échoue à la 4e place de la course sur route avec une vertèbre cervicale cassée et donc plusieurs mois d’immobilisation.
Il est évident que je souhaite être là l’an prochain pour monter sur le podium du Championnat du monde les Jo 2024 à Paris.
Cela motive à une autre sélection après 2016 à Rio?
Les jeux de 2024 évidement que cela motive et j’espère y être devant mes proches!
Après une saison au sein du Team Cofidis, un bilan à tirer sur cette année à leurs côtés?
L’année au sein de l’équipe Cofidis fut géniale. Tout est mis en place pour que notre saison soit réussie et la preuve c’est que ça marche! L’ambiance avec mes coéquipiers est très bonne.
Quel conseil donneriez-vous à la personne que vous étiez à vos débuts en Handisport?
Qu’il faut s’accrocher, se donner des objectifs et toujours se donner à font pour toujours progresser et peut-être un jour atteindre le podium mondial ou paralympique.
La rédaction remercie Fanny pour l’interview de Katell Alençon. Merci également à Katell d’être un bel exemple de détermination et force de caractère. Bravo!