Les aiguilles comme les pédales
Nous remercions Claire Velo2max pour la rédaction de ce texte.
Toi, tu viens de pédaler un certain nombre de kilomètres.
Des cols, de côtes, des raidars, des talus, des ponts d’autoroute.
Des descentes et des toboggans. Des faux et des vrais plats.
Tu as croisé des bestioles, révisé ta botanique, avalé des moustiques, toussé la poussière, fait la manche à air.
Tu t’es pris pour une Reinette “va-t-il pleuvoir dans l’heure ?”.
Tu as mis tes lunettes, pour voir.
Tu as enlevé tes lunettes, pour voir aussi.
Tu as bu de l’eau propre et fraîche, puis tiède et douteuse.
Tu as avalé des barres (de celles qui valent de l’or mais ne font pas toujours rire).
Tu t’es poissé les dents avec des bonbecs et resucré avec des gels hightech (alimentaires, pas capillaires).
Parfois, tu as crevé et donc râlé, démonté, remonté, pompé.
Le plus souvent, tu t’es amusé, tu as rigolé.
Si tu es resté sur la route, ton esprit a pris les chemins de traverse.
Des idées, farfelues, sont apparues. De celles que l’on garde. De celles que l’on oublie.
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Enfin, puisqu’il paraît que toutes les bonnes choses ont une fin, tu consens, plus ou moins exténué, à retourner chez les civilisés-socialisés du canapé.
“Tu as mis combien de temps ?”
À peine arrivé, à peine redevenu terrien, voire de rien, on te balance, avec dédain ou condescendance, cette vilaine question : “Tu as mis combien de temps ?”
C’est donc la question. La Question.
On ne te demande pas si le paysage était remarquable, l’air respirable, les chauffards supportables. Non, on te demande si tu as filé suffisamment vite.
Comme un passeport vitesse pour aller à Confess’.
Alors, au “Va te faire foutre”, je substitue un édulcoré “Quelle importance ? ”
Selon l’humeur, je nuance d’un “Si j’avais su, j’aurais mis plus longtemps”.
Nous remercions Claire Velo2max pour la rédaction de ce texte. Bien à vélo!