Fête des mères : le cyclisme féminin a droit à son congé maternité
Ce week-end avait lieu la Fête des mères. Peu de cyclistes professionnelles ont encore osé tomber enceintes pendant leur carrière, et pourtant 2020 sonne comme l’année du changement pour ces futures mères, avec l’instauration d’un congé maternité.
Revenir au top mondial après la naissance d’un enfant
Serena Williams (tennis), Allyson Felix et Mélina Robert-Michon (athlétisme), ont prouvé que le fait de devenir mères en pleine carrière n’empêchait pas un retour au plus haut-niveau sportif.
Ces athlètes ont permis de changer le regard des autres sur les sportives désireuses d’avoir un enfant sans pour autant mettre un terme à leur carrière. Sujet tabou par le passé, des cyclistes, comme Kristin Armstrong ou plus récemment Lizzie Deignan, ont permis des avancées considérables.
Désormais, chaque équipe du World Tour féminin devra payer ses cyclistes pendant au moins huit mois. Pendant trois mois, une coureuse sera payée 100 % de son salaire, et elle le sera à 50 % lors des cinq autres mois. Une première pour ces femmes qui, lorsqu’elles mettaient leur carrière sur pause, devaient généralement faire une croix sur leurs salaires.
L’exemple de Deignan et Armstrong qui reviennent au top après leurs accouchements
Championne du monde en 2015, Lizzie Deignan a annoncé sa grossesse en mars 2018, avec pour objectif de revenir à son meilleur niveau dès 2019 : “Je suis inspirée par un nombre incalculable de femmes qui ont montré que ce défi pouvait être faisable et réussi (…) J’espère terminer ma carrière en 2020 au sommet de mon sport lors des Jeux olympiques de Tokyo”, révélait-elle à l’époque. Sept mois après avoir donné naissance à une petite Orla, Lizzie Deignan était de nouveau au départ d’une compétition officielle, l’Amstel Gold Race. 7e de Liège-Bastogne-Liège une semaine plus tard et vainqueure du Women’s Tour plus tard dans la saison, la championne britannique est bel et bien de retour.
Découvrez ce court reportage qui explique son retour au premier plan :
Kristin Armstrong avait elle-même ouvert la voie, en donnant naissance à son fils Lucas en 2010. Championne olympique du contre-la-montre à Pékin en 2008, elle réussira l’exploit de conserver ses titres à Londres 2012, et Rio 2016. Du jamais-vu.
Le parcours exceptionnel de Kristin Armstrong :
https://www.facebook.com/olympics/videos/10154744458849216/
L’exemple de Jeuland, la Française
Côté français, Pascale Jeuland avait elle aussi réussi le pari de revenir au plus haut-niveau après une pause maternité. Championne du monde du scratch en 2010, elle annonce sa grossesse à l’issue de la saison 2016. Après un retour réussi (sélectionnée pour les championnats d’Europe sur route), la Bretonne a décidé de mettre fin à sa carrière, pour de bon, l’an dernier. Mais cette nouvelle règle adoptée par l’UCI, devrait rassurer d’autres cyclistes désireuses d’avoir un enfant, et qui pourront désormais reprendre plus sereinement leur carrière. Aujourd’hui, il semblerait qu’un deuxième soit annoncé 🙂 Félicitations!
On se réjouit de cette mise à niveau, cette recherche d’équité pour les femmes sportives. Un congé de maternité est juste indispensable.