La Corse à vélo, 2 semaines en itinérance en duo
Grimper la Corse. Août 2019, l’heure des vacances est finalement arrivée. Destination la Corse à vélo, 2 semaines en itinérance en duo.
Nous n’étions jamais allés sur l’Ile de Beauté ni lui, ni moi, mais les copains nous avaient bien avertis que ça grimpait, et avec les maps que nous avions préparées à l’avance, le dénivelé affiché le démontrait hautement. Il allait donc falloir voyager léger.
Prendre l’avion avec nos vélos pour rejoindre la Corse
C’est donc avec le minimum que nous sommes partis sur notre premier parcours: Paris-Orly aéroport. J’avais un doute sur la facilité de ce trajet, mais il s’est avéré assez facile et safe. En apercevant la tour de contrôle d’Orly, un sentiment de légèreté m’a envahie.
Pour ceux qui n’ont jamais pris l’avion avec leur vélo, je suggère d’arriver un peu à l’avance pour avoir le temps d’acheter un carton (nous ne pouvions voyager avec un sac de vélo, notre aéroport d’arrivée étant différent de celui du départ) et de démonter quelques parties du vélo. Le carton est grand, mais selon la taille de votre vélo, il vous faudra peut-être descendre la selle, enlever la roue avant et démonter le cintre (mes cocottes dépassaient). Nous avons aussi dégonflé un peu les pneus. Comme nous ne voulions pas prendre le risque que notre machine s’abîme durant le transport, nous avions apporté de vieilles chaussettes pour mettre au bout de la fourche pour la protéger et du papier collant pour fermer le carton. En calant bien les sacs et le casque dans le carton, le voyage s’est plutôt bien passé, car à l’arrivée tout a été livré, non soigneusement, mais sans casse.
Coût d’un carton 6 euros.
Frais de bagage pour le transport du vélo: 40 euros
Atterrir à Ajaccio avec nos vélos
Avant même d’atterrir à Ajaccio, encore assis dans l’avion, nous apercevions le paysage extrême de la Corse! Ses eaux magnifiquement turquoises et ses gigantesques pics de montagnes se perdant dans les nuages. Voilà ce qui nous attendait.
Ajaccio est situé en bord de mer, mais comme la plupart des villes en Corse, une seule route est relativement plate, celle qui longe la mer. Dès qu’une route bifurque légèrement vers l’intérieur, elle monte. Même les entrées de maison montent! D’une statistique mesurée visuellement et rapidement, je dirais que les entrées de résidences ont un dénivelé moyen de 20% et que 50% de temps elles sont sur un revêtement chaotique de type pour VTT! Ha! Ha!
Nous sommes restés à Ajaccio qu’une seule journée, le temps d’une balade tranquille le long de sa côte jusqu’aux îles Sanguinaires, petite pointe inaccessible aux voitures, mais je crois que celle-ci vaut la peine de s’y attarder quelques jours si vous aimez un peu la ville.
Rouler de Ajaccio à Porto
Puis d’Ajaccio, nous sommes partis sur la plus jolie ride de ma vie jusqu’à maintenant. 90 km et 1500 D+ pour aller à Porto en passant par Cargèse et Piana.
Comment décrire cette beauté encore sauvage, dépaysante et sèche, mais à la fois si émouvante! Tout est là l’avantage du vélo, c’est le temps! Le temps de l’apprécier pleinement sur chaque montée et chaque détour.
La montée vers Piana a été chaude, sous le plein soleil d’août, prévoyez beaucoup d’eau (il y a des sources parfois sur le bord des montagnes), mais l’effort en vaut la peine. Les calanches de Piana font parties du patrimoine mondial de l’Unesco, tout comme le Golfe de Porto qu’on aperçoit en redescendant de l’autre côté de Piana avec ses eaux d’un bleu éclatant contrastant avec la roche rouge. Impossible de ne pas s’y arrêter pour prendre quelques photos.
Nous nous sommes posés et reposés quelques jours à Porto. Respirer l’odeur de pin sec mélangée à celle de la mer, faire un tour de bateau et y voir des dauphins par hasard dans les calanches, pique-niquer sur la plage en observant l’un des plus beaux couchers de soleil.
Pour les plus sportifs, vous pouvez faire de l’escalade sur la plage de Porto, une partie des rochers ont des ancrages prévus à cet effet.
Quitter Porto et grimper le col de Vergio
Quelques jours plus tard, nous avons quitté ce petit coin de paradis, partant du niveau de la mer pour monter le plus haut point de Corse accessible en vélo de route, le col de Vergio. 35 km de montée avec 1478 D+. Du pur bonheur encore une fois!
Quitter la mer, rentrer dans les terres par de superbes courbes, se propulser dans ces montées souvent parsemées d’animaux (vaches, chèvres, cochons) et se laisser glisser sur de vertigineuses descentes à flan de gorges pour rejoindre Corte. Là, ce n’est pas dans la mer qu’on se jette, mais dans des rivières limpides où on retrouve de nombreuses piscines naturelles.
À Corte, profiter de la Vallée de la Restronica
À Corte, un défi à relever qui est l’un de mes coups de coeur: La Vallée de la Restronica. Sur 15 km de montée, vous avez plus de 1070m de dénivelé + sur un % moyen de 6,5% et des pentes maximales à 11%. Partez assez tôt, car une partie étant exposée au soleil, ceci devient un vrai défi à midi. Nous l’avons montée chacun à notre rythme, moi en vélo de route, lui en fixie sans frein (vous croiserez aussi des gens en vélo électrique) pour se rejoindre tout là-haut, pour déguster des produits locaux à la Bergerie qui y est juchée. Si vous aimez le trekking, des sentiers partent du sommet vers de grands lacs. Gardez-vous de l’énergie car la descente de la Vallée est un poil technique selon moi avec sa route étroite et escarpée longeant les gorges et ses nombreux virages sans visibilité avec voitures à sens inverse.
Pour quitter Corte, pas d’autres choix que de sortir sur une montée, la ville étant entourée de montagnes. La route que nous avons empruntée nous a menés dans une Corse authentique, loin des touristes, avec très peu de voitures, mais toujours quelques vaches ici et là.
Après une semaine, nous avions bien compris qu’en Corse, ça montait, mais là, ça piquait! Trois cols à passer avec de nombreux passages de 9 à 11%, chargés avec nos sacs sous la chaleur corse, cette ride a mis nos gambettes à l’épreuve.
Une chose à noter: Ce trajet moins touristique veut aussi dire moins de ravitaillements. Des kilomètres sans restauration, ni épicerie. Par contre, on rencontre souvent des sources d’eau fraîche qui coulent de la montagne pour faire le plein de nos bidons.
Après les montagnes, retour vers la mer à vélo
Retour vers la mer à l’approche de Bastia, en quittant les montagnes et le maquis, nous retrouvons la ville. Logés au 6e étage d’un immeuble sans ascenseur, une dernière ascension, à pieds cette fois-ci pour terminer la journée et retrouver notre logement donnant sur les toits de Bastia.
La ville est des plus charmantes, avec ses nombreux endroits où manger et boire, mais malheureusement, il n’y a pas de plage dans la ville de Bastia. Il faut enfourcher son vélo (ou prendre une navette) pour se rendre sur les plages au sud ou au nord de Bastia.
Vers le nord, vous vous approchez du Cap Corse que nous n’avons malheureusement pas pu visiter cette fois-ci, mais nous en avons eu les prémisses en se prélassant sur la plage de Pietracorbara, à 19km au nord du port de Bastia. Ou pourquoi ne pas se diriger vers St-Florent comme nous l’avons tenté, sur une journée, en franchissant le col de Teghime à l’aller et au retour. Un col offrant une magnifique vue sur la mer des deux côtés, le col de Teghime a été l’une des très jolies montées de notre voyage.
Si vous y allez en gravel, n’hésitez pas à pousser un peu plus loin que St-Florent, vous rejoindrez la plage de Saleccia, plus reculée et moins achanlandée que cette station balnéaire.
Fin de notre voyage à vélo à Bastia
Notre voyage s’est terminé à Bastia, cette fois-ci, avec un petit-déjeuner en front de mer, mais je me fais la promesse d’y retourner.
Si nous appréhendions beaucoup la circulation corse avant notre arrivée, nous avons vite été rassurés. Les voitures sont plutôt patientes lorsqu’elles ne peuvent pas vous dépasser et nous ne nous sommes jamais sentis en danger. Des routes amusantes traversant un paysage splendide et des habitants fort sympathiques. L’île de Beauté mérite bien son nom.
La Grande Traversée, GT20, ou la Corse à vélo
À savoir que la Corse prépare pour 2020 la Grande Traversée appelée GT20. Un clin d’oeil au GR20 mais à vélo, traversant la Corse du Nord au sud, avec l’opportunité de louer des vélos électriques pour le faire, des bornes étant installées sur le parcours, et rendant ainsi accessible le paysage corse.
Quelques liens utiles pour faire la Corse à vélo:
- Location d’un bateau sans moteur à Porto pour visiter les calanches et la réserve de Scandola: La compagnie Patrick Toussaint.
- Si vous passez par La Porta, je vous suggère le restaurant L’Ampugnani
- À Bastia, La Rhumerie pour d’excellents cocktails dans un recoin cosy du port. Super service.
- AppeBike; Boutique et Location de vélo de toutes sortes. (utile aussi pour gonfler les pneus à bloc plutôt que la pompe à main)
La Corse à vélo, du bonheur à chaque coup de pédale. D’autres ont adoré aussi l’expérience Explore Corsica qui n’existe plus.Alors, RDV au GT20 2020?