8 mars – cinq idées pour développer le cyclisme féminin
Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes. L’occasion de dresser un petit état des lieux du cyclisme féminin, et d’avancer quelques hypothèses pour que le développement suive son cours.
Soutenir le cyclisme féminin en club
Chaque année, les femmes cyclistes représentent 10% des licenciés de la fédération française de cyclisme. Une étude de 2018 montre un réel décrochage passé l’âge de 18 ans. Un âge qui correspond bien souvent à l’année du baccalauréat. Deux questions se posent alors : comment faire pour augmenter ce pourcentage, et comment garder ces licenciées ?
Pour les plus jeunes, il faut un bon encadrement. Filles comme garçons peuvent se mélanger, apprendre ensemble à rouler en peloton. Il faut aussi des compétitions, à proximité, ouvertes aux deux sexes.
Pour les femmes majeures qui décident de débuter le vélo, ou de le continuer, il faut qu’il y ait une écoute de la part du corps encadrant. Une cycliste n’a pas forcément la même allure moyenne qu’un homme. Elle ne monte pas forcément les cols de la même façon. Les exercices proposés ne se font évidemment pas à la même vitesse. Les encadrants doivent être plus à l’écoute, et faire dans la personnalisation.
Mieux structurer les clubs
En France, il y a désormais une Division Nationale 1 (DN), et une DN2. Et c’est une bonne chose. Nombreuses débutantes étaient propulsées d’entrée de jeu sur les meilleures épreuves françaises, sans entre-deux nécessaires pour prendre confiance dans le peloton, et bien progresser. Beaucoup ont été dégoûtées de ce sport pour cette raison.
Créer une équipe réserve au sein de sa formation, si le nombre de licenciées le permet, est une bonne chose. Laisser le temps à celles qui débutent de prendre confiance dans le peloton. Et comme écrit précédemment : si une sortie mixte est prévue, il faut s’adapter au rythme des coureuses, et non l’inverse.
Une équité dans les primes de courses
L’UCI a fait un grand pas en avant dans la professionnalisation du cyclisme féminin, avec l’instauration d’un salaire minimum pour les coureuses du World Tour. La formation Trek Segafredo a même été plus loin, en alignant les revenus de ses sportives, sur celui de leurs homologues masculins.
Là où le bât blesse (encore), c’est au niveau des primes de courses. Sur l’Omloop Het Nieuwsblad, qui ouvre la saison des classiques en Belgique, la différence est flagrante. Pendant que Davide Ballerini empochait 16000 euros pour sa victoire chez les hommes, la championne du monde Anna Van Der Breggen gagnait… 930 euros. Même résultat à la fin, mais une énorme différence de primes qui n’est plus tolérable en 2021.
La « Women Friendly Start » pour rassurer sur les cyclosportives
Les cyclosportives comptent de plus en plus de femmes au départ, mais leur proportion reste malgré tout faible dans le taux d’inscrits. Le moment du départ est souvent craint car des centaines, voire des milliers de pratiquants se retrouvent à mettre les cales au même moment. Et les premiers kilomètres appellent à une grande vigilance, le peloton étant très dense. De quoi hésiter au moment de s’inscrire.
Pour y remédier, EFDV avait pensé à un « Women Friendly Start« . Le principe : laisser les femmes choisir leur façon de prendre le départ. Grâce aux capteurs nichés sur chaque vélo, faire partir celles qui le souhaitent cinq minutes avant le départ officiel, est une bonne manière de convaincre les cyclistes encore réticentes.
Médiatiser les stars du cyclisme féminin, mais pas que
On l’a dit et redit. Pour que les jeunes filles aient un modèle à suivre, encore faut-il que celui-ci soit mis en avant. Pauline Ferrand-Prévot, Audrey Cordon-Ragot et Mathilde Gros sont les fers de lance du cyclisme féminin français. A la manière des Anne-Caroline Chausson, des Félicia Ballanger ou Jeannie Longo, elles inspirent les jeunes cyclistes d’aujourd’hui, et aident à former celles de demain.
Il faut continuer sur cet élan, et mettre en avant d’autres championnes. Une Loana Lecomte, championne du monde espoirs de VTT, et étudiante en STAPS. Katell Alençon, athlète paralympique qui éduque les jeunes de son club finistérien toutes les semaines. Les athlètes du Pôle Espoir de Bourges et de Saint-Quentin en Yvelines, qui concilient études supérieures et préparation pour les Jeux Olympiques.
En médiatisant ces athlètes, on donne les clefs aux championnes de demain de se lancer dans l’aventure. Bien à vélo !
Avez-vous d’autres suggestions, pour que le cyclisme féminin poursuive son développement ?
crédit photot : Coen van de Broek / UNSPLASH
Sachet
Des idées intéressantes à placer dans un cadre beaucoup plus général et institutionnalisé comme je le suggérais il y a déjà bien longtemps : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01820589/document
Une vision comme une autre …
Bien sportivement