Les "5 C" qui définissent le vélo au féminin
Vers une prise en compte des réalités de la pratique du vélo au féminin?
Women on a roll* est une étude publiée en 2013 par The league of american bicyclists. Elle identifie, en s’appuyant sur les pratiques observées aux États-Unis, les 5 critères qui inciteraient les femmes à se mettre au vélo: le confort, la commodité, la consommation, la confiance et la communauté.
« Qu’elles soient des cyclistes de toujours ou tout simplement curieuses à propos des bienfaits du vélo sur les modes de déplacements, de plus en plus de femmes se mettent au vélo. »*
1. Confort
Premier critère identifié (sans surprise) par l’étude: le confort. Il prend en compte la capacité des villes à rendre la pratique du vélo sécurisée et attrayante dans des rues plus sûres et moins stressantes pour les cyclistes.
Le rapport fait référence à une étude de 2009, réalisée dans 6 villes américaines différentes, qui aurait identifié le confort comme le facteur le plus déterminant dans la pratique féminine du vélo: plus de 50% des Américaines admettraient ainsi que l’extension des pistes cyclables les inciterait à mettre le pied à la pédale. Autre exemple cité par l’étude: Portland qui, entre 1999 et 2012, a vu le pourcentage de femmes cyclistes augmenter de 10% suite à l’extension de son réseau d’infrastructures dédiées aux cyclistes.
2. Commodité
Deuxième critère: la commodité, c’est à dire la prise en compte des réalités pratiques propres à la pratique féminine. Si l’on en croit les chiffres de l’étude, bon nombre d’Américaines jugent tout simplement impossible de réaliser une partie de leurs tâches quotidiennes en se déplaçant à vélo. Bon nombre d’entre elles admettraient que le fait de faire correspondre le vélo à leur mode de vie serait un facteur décisif en faveur de ce mode de déplacement.
La commodité concerne bien sûr le vélo en lui-même et l’équipement, mais pas seulement. Améliorer la commodité passe aussi par le développement des infrastructures et des services, comme les systèmes de vélos partagés par exemple.
3. Consommation
Le constat de l’étude? Aux États-Unis, les femmes ont un énorme pouvoir d’achat. Et pourtant, elles ne se sentent pas toujours les bienvenues dans les magasins de vélo. Elles ne se retrouvent pas non plus dans l’offre de produits, qui ne correspond ni à leurs désirs ni à leurs attentes.
Pourtant le marché évolue. De plus en plus de magasins vélo germent ci et là. Ces initiatives sont souvent portées par des femmes, sur le même modèle que des initiatives européennes comme la boutique Liv, dont nous vous parlions il y a peu. S’il reste beaucoup à faire pour rendre l’offre cycle attractive pour les femmes, l’étude révèle qu’en réponse aux 60% d’américaines possédant un vélo, de plus en plus de femmes entrepreneuses lancent de nouveaux produits conciliant (enfin!) l’aspect fonctionnel et le style.
4. Confiance
Si la sécurité est un critère, la confiance n’est pas non plus en reste. Qu’il s’agisse d’apprendre à rouler avec ses enfants ou de se remettre en forme, les femmes ne veulent pas seulement se sentir en sécurité: elles ont besoin de se sentir en confiance dans leur pratique et leur maîtrise du vélo.
En témoignent les nombreuses initiatives visant à organiser des courses et sorties vélo entre femmes. Une spécificité du cyclisme? Pas vraiment. Il n’y a qu’à voir du côté des sorties running entre filles ou encore l’émergence de salles fitness réservées aux femmes. Que l’on approuve ou pas cette pratique communautaire, elle fait en tous cas valoir ses droits et remporte un franc succès auprès de son public…
5. Communauté
Dernier critère: la communauté, c’est à dire créer la rencontre, l’échange, le partage autour du vélo. Et pas une communauté, comme le rappelle très justement l’étude, mais plusieurs petits groupes liés par une pratique spécifique du vélo.
Les fitness addict qui se retrouvent le samedi matin pour une séance hebdomadaire de spinning; les cyclistes occasionnelles, qui pratiquent le vélo en famille avant tout; les urbaines qui ne se déplacent jamais sans leur bicyclette; les passionnées et leurs montures full carbone; les aventurières qui ne jurent que pas leur VTT… Le prisme du vélo au féminin brille de multiples facettes!
« Les femmes roulent pour les courses caritatives, pour la compétition et, sans doute par dessus-tout, pour le lien social. »*
Alors Mesdames, est-ce que vous vous reconnaissez dans ces 5 critères?
*Source: Women on a roll, un rapport signé The league of american bicyclists >> Women bike.
Crédit photos:Richard Masoner / Cyclelicious ©Creative Commons.