Au bout de moi-même – BRM 1000 d’Angers EP 5
Hargne et rage sur le BRM 1000 d’Angers. Séverine apprend à repousser ses limites…
Dun-le-Palestel: au bout de moi-même
Nicole m’attend en haut des bosses et les garçons prennent un peu d’avance pour s’octroyer une micro-sieste ici et là. D’ailleurs, à un moment donné, nous les avons retrouvés bien endormis, dans l’herbe, sur le bas-côté, et ils ont mis un certain temps à nous rejoindre les gaillards. Nous avons bien cru qu’ils avaient sombré dans le sommeil pour de bon.
Dun-le-Palestel se profile enfin à l’horizon. C’est qu’il se mérite ce pointage. Quelle va***rie à monter cette bosse! C’est avec hargne que j’attaque cette soi-disant dernière difficulté de la journée. Je tire sur le guidon comme une dingue et j’appuie autant je peux sur les pédales. C’est à la rage que je l’ai escaladée cette côte! Mais qu’on en finisse! Je veux manger, me doucher, dormir, reposer ma fesse. Je suis allée au bout de moi-même.
On fait une courte pause, un retrait au DAB en guise de pointage et nous voilà repartis. Un arrêt à la Chabirand: 5 min chrono. Moi, je suis occis. En 5 min, je n’ai eu que le temps de reprendre mon souffle. Jean-Claude s’en rend compte et me donne une pâte d’amande dont j’avais bien besoin.
En route vers Aigurande: plus qu’un lointain souvenir?
En route vers Aigurande. C’est facile soit disant. Ah ah ah, ce que j’ai maudit Olivier pendant ces 22 km. Nous avons effectivement commencé par une belle descente mais les bosses qui ont suivi et surtout la montée vers Aigurande sont loin d’être faciles. La tête n’y est plus. Je voudrais que cela s’arrête.
Jean-Claude et Nicole filent vers l’hôtel à leur rythme tandis que Christian reste avec moi en fidèle chevalier servant. Je lui fais part de mes doutes, du fait que je ne me sens pas à la hauteur. Et lui m’écoute et me dit que c’est bientôt fini, que je dois m’accrocher, que l’hôtel est tout prêt et qu’après un bon repas et quelques heures de sommeil, tout cela ne sera qu’un lointain souvenir.
C’est avec plus d’une heure de retard sur le tableau de marche que j’arrive à l’hôtel. Richard arrive, prend mon vélo et me félicite. Cela fait chaud au cœur. C’est ensuite au tour d’Alain et Max d’arriver et de me prendre dans leur bras.
Gros moment d’émotions. Je tombe également en larmes dans les bras de Jean-Claude, Nicole et Christian, mes compagnons d’infortune à la patience d’ange. Tout le monde me réconforte en me disant que ce que j’ai fait là est très bien, que c’était plus dur que Paris-Brest. Que ces mots de réconfort me font du bien. J’ai tout donné aujourd’hui, je suis allée au bout de moi-même.
Avec sa saga « BRM 1000 d’Angers: Une néophyte au milieu des Grands », Ellesfontduvelo vous invite à suivre l’incroyable aventure sportive et humaine de Séverine Devolder sur le BRM 1000 d’Angers. Une petite mise en jambes avant d’entamer le Paris-Brest-Paris! Un parcours de 1000 km à vélo qui donne parfois mal aux fesses mais ne manque jamais ni de chaleur humaine ni d’humour.
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