Claire fait de la mécanique cycle
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de Claire. Elle fait du vélo, mais pas que… Elle fait aussi de la mécanique cycle, et c’est même devenu son métier depuis plus d’un an.
Rencontre et portrait d’une jeune femme passionnée, qui exerce ses talents à l’atelier de l’Échappée Belle à Asnières (Hauts de Seine).
Qui es-tu Claire de l’Échappée Belle?
Je suis une jeune femme de 41 ans, assez sportive depuis toujours, passionnée de vélo. Mais également maman de 2 enfants (12 et 9 ans), ce qui me laisse finalement assez peu de temps pour rouler, alors j’essaye au mieux de concilier tout cela!
Je vélotafe également 25km A/R pour me rendre à l’Échappée Belle chaque jour.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te plonger dans l’univers de la mécanique cycle?
A force de réparer les vélos de mon mari? (rires)
Non, plus sérieusement, j’ai toujours eu la fibre bricoleuse et débrouille. Du coup, à partir du moment où je n’arrivais plus à m’épanouir dans mon précédent métier, je ne me suis plus trop posée de questions, et j’ai foncé pour passer mon CQP (ndlr: Certificat de Qualification Professionnel) Technicien Vendeur Cycles. Auparavant, je m’étais renseignée en démarchant plusieurs boutiques de vélos, pour évaluer les besoins et vérifier s’il fallait nécessairement un diplôme pour cette profession.
Que faisais-tu avant la formation à la mécanique cycle?
J’exerçais le métier de pédicure-podologue dans un cabinet pluri-disciplinaire… Donc rien à voir!
Quelle formation as-tu suivi pour devenir mécanicienne vélo?
J’ai obtenu un CQP Technicien Vendeur Cycles au CNPC de Paris en version « rapide », c’est à dire en formation continue de 2 mois. J’étais la seule femme d’un groupe de 25 personnes.
Depuis quand fais-tu de la mécanique cycle en tant que pro?
J’ai revendu mon cabinet en décembre 2015, et j’ai obtenu mon CQP en février 2016. Puis j’ai enchainé dans un atelier de réparation cycles pour une grande enseigne multi-sports un mois après. J’ai été embauchée par la suite à l’Échappée Belle.
Comment es-tu arrivée à l’Échappée Belle?
Je connaissais ce magasin en tant que cliente et j’avais envie d’y travailler, car c’est exactement l’idée que je me suis toujours faite d’un magasin de vélos. Lorsque j’ai appris qu’une place s’était libérée, j’ai immédiatement postulé. L’idée d’avoir une femme mécano au sein de l’équipe a tout de suite séduit le gérant, car cela collait parfaitement à l’image de la boutique.
Comment cela se passe avec les clients?
Vous êtes 4 au magasin, et tu es la seule femme de l’équipe. Comment ça se passe lorsque les clients (hommes) découvre LA mécano?
Parfois les gens sont étonnés au premier abord puis agréablement surpris, surtout lorsque le premier contact se fait par téléphone (les anciens s’attendent plutôt au « gars de l’atelier »). Je crois que la patience et la précision propres aux femmes y sont pour beaucoup.
De plus, la clientèle de l’Échappée Belle étant composée de cyclistes urbains et de grands rouleurs ayant des questions très précises, il n’y a pas ce machisme comme on peut le trouver dans les segments orientés cyclo-sportifs.
Et comment cela se passe avec les clientes?
As-tu le sentiment que les clientes sont plus confiantes quand elles viennent pour l’entretien de leur biclou, sachant que c’est une femme qui s’en charge?
Oui, je pense que cela les rassure, car elles sont contentes de voir un visage féminin. En effet, elles n’ont pas le sentiment de se faire exploiter à cause de leur éventuelle méconnaissance. Par exemple, il n’y aura pas de remise en cause sur la nécessité de changer une pièce, même si la cliente ne contesterait pas forcément le diagnostic venant d’un collègue.
A quoi ressemble une journée dans ton atelier?
Une demi-heure avant l’ouverture au public, l’équipe étudie le planning du jour.
Puis je m’occupe de l’administratif, comme le SAV, la gestion des garanties…
Ensuite, jusqu’au soir, je gère la réception des vélos et les rendez-vous pour l’entretien et les réparations.
Je gère tous types de vélos : VTT, route, gravel, urbain, VAE (vélo à assistance électrique) et enfant.
Qu’est-ce que tu dirais à nos lectrices qui hésitent à devenir mécano?
Foncez les filles! N’hésitez plus: si l’envie est là, il ne faut pas avoir d’état d’âme, car à notre époque, tellement de personnes ne sont pas heureuses dans leur boulot… Il faut vous lancer! Et puis, il faut aussi plus de femmes mécanos! Lancez-vous et faites de la mécanique cycle. Il y en a d’autres qui ont fait le grand saut. Découvrez l’interview de Ludivine.
Un dernier mot?
Mesdames, venez nous rendre visite à l’Échappée Belle, je vous y accueillerai pour mon plus grand plaisir avec mes collègues.
Merci à Claire pour le temps passé à répondre à mes questions. Merci à Patrick, Romain, François pour leur sympathique accueil et le café.
Sources photos : Bilook, l’Échappée Belle et Vélizienne.
Mathieu
« C’est une bonne situation ça scribe ? »
Est-ce qu’on gagne bien sa vie ? 🙂
Gaëtane l'écocycliste
Du vrai bonheur en barres!