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8 mars: le vélo au cœur de la lutte!

8 mars: le vélo au cœur de la lutte!

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Un article qui dénonce l’opportuniste commercial du 8 mars, salue les récents actes récents et rappelle que le vélo est à la base de l’émancipation de la femme. Au quotidien.

La journée de la Femme, la journée du 8 mars ! Attention : pas celle de la Lutte Internationale pour les Droits des Femmes. Tût-tût : pas de barbarisme entre nous ! Je parle de cette bien belle journée qui sent bon les promos sur les culottes gainantes ou les batteries de cuisine !

Ce 8 mars, cet espèce de Saint-Valentin améliorée pour beaucoup, souvent prétexte aux réflexions douteuses du bureau « Hey Martine ! C’est ta journée ! Si tu veux, fais pas l’café », récupérées par les Casanova de bas étage qui sauteront sur l’occasion de se sentir original « Moi, tu sais, les femmes, je les fête tous les jours… ». Ah ! Ce petit rituel annuel du 8 mars !

Ce matin je m’interroge : combien auront-ils été (encore!), ces amputés du cerveau à proférer, en se poussant du coude « Et la journée de l’Homme, alors ? »

La meilleure réponse était encore de se lever, de prendre sa bannière et d’aller battre le pavé.

À Lyon, pour manifester ce 8 mars 2020, il y avait le choix.

Il y avait des femmes à pied, des femmes à moto et mêmes des femmes à vélo. Militante vélo autant que féministe (si ce n’est plus), c’est aux côtés de ces dernières que je me suis rangée.

La véloparade En S’ELLES du 8 mars

Le départ de la parade En S’Elles, organisé par la Maison du Vélo, (merci Delphine, merci Pauline!) avait lieu à 14h30 au Square Sainte Marie Perrin et son itinéraire suivait (autant que possible), les rues de la ville dédiées aux femmes.
La volonté? Donner de la visibilité aux femmes dans l’univers encore très genré du vélo.

Alors que le vélo en France,
après le droit de vote certes,
c’est quand même le must en terme d’émancipation !

Le vélo est un acte militant du quotidien

Au quotidien, le vélo fait tellement plus pour l’égalité.

Davantage encore que les Femen récemment intervenue contre la présence de Poutine à l’Elysée. Oui, c’est marquant mais ce n’est pas fréquent, ce n’est pas au quotidien.

Davantage encore que Adèle Haenel, par son coup d’éclat, qui, très justement, se lève et se barre lors de la cérémonie des Oscars et qu’on retrouve aussi sur les pavés le 8 mars!

Oui, on a besoin de coups d’éclat retentissants mais on a besoin de permanence dans le temps, au quotidien, pour faire avancer les choses aussi, en masse.

Tu me crois pas ? Explications en 6 points : pourquoi le vélo est l’objet de libération de la Femme. À tes pédales, citoyennes !

En quoi le vélo participe à l’émancipation de la femme au quotidien?

1) Il prolonge l’enfance

Et oui, bien que dès notre plus jeune âge, on essaie de nous refiler des poupées et des balais en guise de jouet, on est toujours plus libre (c’est prouvé) petite fille, que jeune fille ou femme.

Déjà, fille ou garçon, on est tous gaulé pareil à ce moment là, donc sur un certains point d’égalité. Et peu importe si on voit ta culotte quand tu pédales, si tes mains sont pleines de terres à force de récupérer ton guidon dans les graviers et tes genoux pleins de croûtes (premiers témoins malgré eux, de tes freinages d’urgence).

 

Tu peux encore prendre des risques, tu peux encore ne pas te soucier de ton image sociale.  Faire du vélo ou reprendre le vélo adulte, c’est renouer, avec cette liberté, perpétuer cette égalité.

2) Il permet de se débarrasser des conventions sociales

À vélo, tu bouges. Tu t’exposes aux intempéries, à plus de dangers sur la route et parfois même… Tu portes un casque ! On se rappelle d’ailleurs de la campagne sexiste pour le port du casque à vélo en Allemagne…

Exit la société qui attend de toi que tu sois un objet déco, une vierge immaculée ou une muse inaccessible.
Circuler à vélo, c’est te donner le droit de transpirer, d’être dépeignée, tâchée, fâchée, exaltée, hors d’haleine.

Exit les mises en pli qui ne supporte pas les courants d’air, les chaussures que l’on ne supporte qu’assise, les vêtements qui cèdent quand on respire !

Le vélo, nous pousse à considérer nos vêtements non plus seulement à travers le prisme de notre image, mais aussi celui de leur utilité, de leur practicité : de leur usage.

Et nos actes, les meufs, c’est ce qui compose une bonne partie de notre identité.

Sois belle et tais toi fais donc la place à… pédale et trouve-toi ?

3) Une protection

On connaît toutes ces endroits et ces moments où on a aucune envie de traîner. Ces soirées où les ombres sont menaces et les silences lourds de tension.
Même en journée tu me diras, il y a toujours ce pâté de maison où on ne te laisse jamais en paix et ces petites rues bien stressantes que tu t’es habituée à contourner.
Alors non, le vélo n’est pas une armure inviolable de haute sécurité.

Mais il peut augmenter considérablement ta sérénité.

Adios le harcèlement de rue : à vélo, même à très basse allure, personne n’a le temps de te remarquer, personne ne peux t’arrêter.
Si malgré tout tu essuies les remarques de quelques incurables obstinés, tu en entendras le début mais ta vitesse t’en épargnera la fin.
Si tu sens vraiment danger, tu mets le turbo et sors d’une rue en 10 secondes au lieu de 3 minutes.
Si tu es physiquement agressée, ton vélo peut être l’ultime barrière entre toi et ton agresseur.
Enfin à vélo, même si tu te sens soudainement paralysée, ton élan continuera ta course pour toi. Oublie juste pas de respirer..

Témoignage:

« Un soir où je rentrais très tard à vélo, j’ai entendu des cris sur ma route. J’ai dévié mon itinéraire et là, j’ai été témoin d’une agression. Une femme à terre suppliait un homme de la lâcher. Celui-ci la frappait en la tenant par les cheveux.
J’ai pas vraiment réfléchis. J’ai foncé sur lui avec mon vélo en faisant avec ma sonnette un maximum de bruit.
Surpris, il l’a lâché pour me laisser passer. J’ai freiné brusquement et j’ai mis le vélo entre nous. La jeune femme a sortie son téléphone et l’agresseur a finit par détaler. »

4) La petite reine te permet de prendre soin de soi

Les femmes, on le sait, assument historiquement la charge mentale de leur famille, tribu.

Les enfants, les courses, le travail, la maison, les amis : les autres ! Inflexions communautaires, pressions sociales multiples, traditions, responsabilités. Pas le temps pour aller à la salle de sport ? Au yoga ou voir un psy ? Le vélo est là pour toi !

Dépense tes calories en appuyant sur les pédales, concentre toi sur ta respiration en fixant l’horizon, élimine tes frustrations de la journée en te bagarrant contre le dénivelé !

Chaque déplacement devient l’opportunité de répondre à tes besoins, d’imposer à la vie un moment à toi.

5) Le vélo procure autonomie et indépendance !

Pour les femmes (qui gagnent toujours moins que les hommes partout dans le monde), l’atout économique du vélo est quand même sacrément intéressant. Pour 150 euros, tu peux avoir le vélo, l’antivol et l’équipement de base du cycliste ! Imbattable..
Ensuite, on l’aura compris, le vélo te permets de traverser de nouveau des rues, des quartiers que tu aurais pris l’habitude d’éviter.

Enfin, le vélo, c’est où tu veux, quand tu veux, autant que tu veux : pas de limites horaires, pas de place de parking, pas de restrictions.. pas de régime ! A consommer sans modération.

 

6) Un nouveau rapport au corps

Et oui, se remettre sur un vélo c’est un peu reprendre le contrôle, de son corps, de sa vie ! Se sentir emporter dans un virage, le vélo légèrement (ou complètement!) penché, le vent dans les cheveux (on en parlera jamais assez!), les crampes aux mollets quand tu descends les escaliers en fin de journée, les mains noires de cambouis quand tu auras déraillé, le plaisir de doubler, celui d’avoir le temps de t’arrêter, de prendre une photo, mater?

Faire du vélo est une très bonne façon de se redécouvrir, tenter de se réinventer loin des rôles qui nous ont été pour la plupart indiqués, prédestinés.

Approfondir le sujet avec d’autres lectures?

Ainsi donc si à tes heures perdues, un confinement, par exemple, tu te sens un peu féministe, un peu en quête de liberté. Mais que ta lecture de ce programme oscille entre devenir lesbienne ou porter la moustache sache qu’une troisième opportunité s’offre à toi : pédale ma grande! Pédale !

Pour aller plus loin: un autre article ici.

Pour aller plus loin, mais à Lyon: marche de nuit féministe contre le patriarcat qui sera replanifiée, on espère.

Hey! Tu veux des sources scientifiques pour convaincre Tonton Gégé sur le bien fondé de tout ceci?
Ou bien te dire que l’auteur de cette article n’est pas une féminazie mais quelqu’un qui s’appuie sur des faits bien réels?

Consulte ces scientifiques vérifiés 100% masculin qui ont bossé le sujet bien plus que moi.

Remerciement: Mathieu Adam et Cyclops

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