Mathilde L'Azou, une journaliste et photographe dans le monde du sport!
Nous avons eu l’occasion de rencontrer Mathilde L’Azou en mission. C’est la jeune et talentueuse journaliste et photographe dans le monde du sport. Vous la connaissez?
Mathilde L’Azou: quel est votre parcours?
Je m’appelle Mathilde L’Azou (et non ce n’est pas un pseudonyme), j’ai 21 ans et je suis journaliste et photographe dans le monde du sport. J’ai commencé dans ce milieu à l’âge de 14 ans, après avoir eu la chance d’être « Jeune reporter du Tour de France », en 2010. J’étais alors une petite lycéenne d’1m50, et avec cinq autres collègues on a eu cette opportunité exceptionnelle de pouvoir créer notre propre journal, qui paraissait tous les deux jours.
Après cette formidable expérience, j’ai continué dans cette voie. Quand mes copines passaient leur permis et découvraient les joies des premières soirées étudiantes, je faisais des interviews et partais sur le plus de courses possibles (bon, et après je les rejoignais en soirée, haha). Après le bac, je me suis tout de suite dirigée vers une école de journalisme, celle de Lannion. La patience n’a jamais été mon fort, aussi je voulais vite arriver dans le monde du travail… à temps plein !
Trois ans et une licence professionnelle plus tard, l’aventure a continué de plus belle pour moi. Francetv sport m’a tout de suite proposé de faire le Tour de France avec eux (en 2015 donc), et j’ai ensuite continué de travailler pour eux. Depuis ce mois de juillet 2015, j’ai eu la chance de couvrir beaucoup d’événements:
- le Tour de France en 2016,
- Roland-Garros,
- le Tournoi des VI Nations,
- Paris-Roubaix,
- le Critérium de Saitama à Tokyo,
- le Tour de Sharjah à Dubaï…
J’ai eu la chance d’accomplir mon rêve également, en partant à Rio couvrir les Jeux Olympiques, en faisant la zone mixte pour France 2 pour le rugby à VII, ainsi que les réseaux sociaux de Francetv.
J’ai dû sacrifier de nombreuses choses pour en arriver là, que ce soit ma famille, l’athlé, mes ami(e)s… Je commence aujourd’hui à récolter les fruits de tout ce travail acharné, et ça fait plaisir!
Je me considère comme une chanceuse, mais j’ai conscience que la chance ne fait pas tout. J’ai dû sacrifier de nombreuses choses pour en arriver là, que ce soit ma famille, l’athlé, mes ami(e)s… Je commence aujourd’hui à récolter les fruits de tout ce travail acharné, et ça fait plaisir !
Mathilde L’Azou, racontez-nous votre expérience dans le journalisme sportif en tant que femme?
En France, dans le milieu du vélo, nous ne sommes pas beaucoup de femmes journalistes ou consultants. Ce qui est à la fois une force et une faiblesse. Je m’explique.
Ētre femme et journaliste reste difficile en 2017!
Nous avons beau être en 2017, il reste difficile pour une journaliste sportive d’être respectée et surtout considérée comme crédible par ses pairs, ou les sources qui sont à nos côtés. Il faut ne pas trop y prêter attention, et tracer son chemin. Mais je ne cache pas que c’est dur au début de se créer une carapace pour accepter tout ce que cela implique.
Oui, je suis une femme, et ce n’est pas parce que je travaille dans le sport que je vais me priver de porter des talons occasionnellement. Je ne me gêne pas non plus pour mettre des jupes, ou être coquette de temps en temps. Ce n’est pas en faisant « mec » qu’on sera considérées comme leurs égaux. Parfois, nous sommes face à des moments plutôt insolites, il m’est arrivé qu’un coureur me donne son bouquet pour me remercier pour mes photos, mais d’autres croient tout de suite que nous sommes en couple ou qu’il va se passer quelque chose de plus!
En tant que femme, le rapport vis-à-vis du sportif est totalement différent, des confrères aussi.
Je me rends souvent sur les courses amateurs, par passion, mais aussi parce que ce sont les futurs pros qui y participent. Et j’ai quelques collègues, qui vouent un culte à des sportifs ou un club en particulier, qui me traitent de groupie! Donc un journaliste homme qui est abonné à un club de foot, ou qui prend un selfie avec un sportif est juste un passionné. Et moi, quand je me rends à une course amateur, je suis une groupie. C’est assez drôle la différence. Mais encore une fois, il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Et continuer d’aller sur les courses surtout, haha.
La femme journaliste prête plus d’attention à la personne et à ses émotions
La force d’être une femme dans ce milieu, c’est qu’on a tendance à prêter attention à d’autres détails que nos collègues. Je ne suis pas une grande spécialiste de mécanique, alors je concentre souvent mes questions sur le ressenti de la personne, sur ses émotions… C’est un autre domaine, que je préfère aborder.
Parfois, je me fais critiquer par rapport à mon intérêt pour les émotions du sportif, mais aussi par rapport à ma voix de « petite fille », qui ne fait pas crédible selon certains.
Ētre une jeune femme journaliste sportif a aussi des avantages!
Il y a d’autres moyens de se faire entendre: en étant performante dans mon travail et proposer des contenus originaux.
Bon, dans mon cas, il y a aussi le fait que je sois plus jeune que la plupart des coureurs (et que tous mes collègues, on a quatre stagiaires à la rédac, ils sont tous plus vieux que moi, c’est terrible). Ce qui fait que je dois encore plus batailler pour me faire écouter. Pas possible de l’être directement avec ma voix fluette, mais il y a d’autres moyens de se faire entendre: en étant performante dans mon travail et proposer des contenus originaux. Je suis une fille et j’ai 21 ans : c’est aussi une force mine de rien, car j’ai grandi en même temps que certains coureurs, qui du coup me connaissent depuis que je suis adolescente. Et ça, c’est très pratique dans mon métier.
Mathilde L’Azou, pensez-vous être un modèle pour les autres?
Je reçois de plus en plus de mails ou de messages de jeunes filles qui disent qu’elles aimeraient travailler dans le vélo, elles aussi. Une question revient souvent quand je réponds à ces filles: est-ce qu’une femme peut s’en sortir dans ce milieu ?
Mais oui, on est des gonzesses, et alors? Ca ne nous empêche pas de bien faire notre métier.
Souvent je leur réponds que oui, mais qu’il faut se battre avec ses armes, et qu’il faut tout faire pour changer les mentalités. Que ça peut parfois être violent. Mais oui, on est des gonzesses, et alors ? Ca ne nous empêche pas de bien faire notre métier. On est tout aussi crédibles, et on connaît aussi bien (voire mieux parfois) le sport dans lequel on travaille. J’ai choisi ce métier pour vivre de ma passion. Et ce n’est pas parce que je suis une fille que ma passion doit se retrouver amoindrie, et rabaissée.
Mathilde L’Azou, un petit mot à faire passer?
Battons-nous pour notre place dans ce milieu, et n’ayons plus peur d’oser, et d’être nous-mêmes 🙂
Suivez Mathilde L’Azou sur Twitter, Facebook, Instagram, partagez et inspirez-vous de cet état d’esprit de battante. Bravo et merci Mathilde L’Azou pour cette interview!
MARIE THERESE MARTIN
Hé bien Mathilde Bravo….Je suis contente de te savoir heureuse à fond dans ton métier …J’ai suivi ton ascension de loin..par tes grands parents Bob et Monique…
Déjà très connue demain, tu le seras encore davantage, tu es déjà reconnue par tes pairs … Un petit coucou donc de la Bretagne à Quimper…
M TH MARTIN
media pitchounes
Nous avons vu grandir mathilde après ses premiers pas sur le Tour de France, sa gentillesse et ses qualités humaines et bien sur journalistiques font d’elle un vrai exemple pour nos jeunes journalistes en herbe qui découvrent micros à la main , comme mathilde quelques années auparavant, le Tour de France! Une vraie belle personne!