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Voiture vs vélo en ville: l’impossible entente?

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Voiture vs vélo en ville: l’impossible entente?

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Les uns reprochent de brûler les feux rouges, les autres de ne pas prêter attention aux cyclistes. Liste des accusations voiture vs vélo en ville.
Lundi 2 février 2015, Benoît Godart, porte-parole de l’IBSR faisait le point sur les antennes de la RTBF, la radio publique belge. Selon lui, l’augmentation du nombre de vélos en ville est une bonne chose mais doit être encadrée non seulement par l’aménagement des infrastructures mais aussi – surtout? – par un changement des mentalités.

Le vélo en ville = un danger pour tous?

Car les clichés ont la dent dure et la liste des reproches concernant le vélo en ville est longue:

  • Les cyclistes roulent à deux de front comme s’ils étaient les seuls sur la route
  • Trop de vélos brûlent les feux rouges
  • Ils se faufilent dangereusement entre les voitures
  • Ils ne respectent pas les pistes cyclables, ils roulent à contresens…

Pour les cyclistes, s’entendre dire que leur comportement sur la route est dangereux est un comble! Perpétuellement mis en danger, les vélos en ville désapprouvent ces griefs et pointent de leur côté:

  • Les conducteurs ne font pas attention aux vélos lorsqu’ils changent de bande, aux carrefours
  • Ils ne respectent pas les règles de priorité
  • Ils roulent trop vite
  • Ils roulent sur les pistes cyclables

Un débat qui risque de faire couler encore beaucoup d’encre… Mais pour la promotion du vélo comme mode de déplacement, c’est à chacun de faire un effort et de respecter le code de la route. Et surtout, d’apprendre à mieux vivre ensemble.
Et vous? Comment roulez-vous au quotidien? Rencontrez-vous fréquemment des soucis face aux voitures en ville?

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Commentaires (8)

  • Lucie

    J’ai changé de ville il y a moins d’un an et c’est à cette occasion que je me suis rendue compte qu’il y avait des attitudes dangereuses des deux côtés. Auparavant à Grenoble, pas de gros problème, mais les pistes cyclables dans tous les coins de la ville et l’attitude respectueuse des automobilistes ET des cyclistes aident. A Toulouse c’est tout le contraire : peu de pistes/bandes cyclables et quand il y en a ce sont des pistes version montagnes russes/ornières de partout/poteaux en plein milieu! Les automobilistes serrent beaucoup les vélos, voire n’y font pas du tout attention et sont rapidement agressifs quand on prend la route pour éviter la piste cyclable pleine d’ornières. J’ai beaucoup ralé initialement contre les automobilistes qui me faisaient presque quotidiennement des frayeurs. Et petit à petit je me suis rendue compte que les cyclistes ne faisaient pas mieux comme ce cycliste qui passe au feu rouge et s’approche au plus près de la circulation perpendiculaire jusqu’à avoir un espace suffisant entre deux voitures pour pouvoir passer…
    Il m’a fallu un an mais je me suis finalement habituée à cette façon assez opportuniste de circuler! Un peu de prudence en plus et on s’en sort pas si mal. Au final je pense quand même que l’origine du problème c’est la combinaison du manque d’infrastructures adaptées et du caractère pressé des citadins des grandes villes.

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  • Bonjour
    j’ai récemment déménagé de Paris à Nantes. On va être honnête, à Paris, ce n’était pas toujours la joie, mais je m’y étais habitué. les incivilités les plus courantes que je rencontrais étaient les voitures dans les sas vélo, et garées « pour 5mn » sur les pistes cyclables. Le maillage de piste cyclable sur mes itinéraires étant quand même très important dans Paris, j’ai vraiment vu et senti l’évolution en 15 ans de vélo dans Paris. On est clairement passé des collègues qui disaient « tu roules en vélo dans Paris, mais tu es un malade » à « tu viens en vélo, tu n’as pas trop peur/ce n’est pas trop dangereux? », ce qui permet plus facilement d’argumenter, et de décider des collègues à faire de même. Velib a également bien aidé. Il a été assez critiqué, mais quoi qu’il en soit, mettre entre 12 et 20000 vélos (suivant les périodes) dans la rue, même si certains roulent comme des cochons (valable pour les vélibs et vélos classiques d’ailleurs), ça aide énormément à l’évolution de moeurs.
    depuis 6 mois, je suis à Nantes, je retrouve encore plus de cyclistes, plein de pistes cyclables et un peu moins d’incivilités, mais les mêmes: sas vélos et pistes cyclables, surtout le dimanche matin devant les boulangeries. j’ai également l’impression (mais c’est plus un feeling qu’une certitude) que moins de cyclistes grillent les feux ici qu’à paris (en proportion).
    il est à noter que je suis aussi motards (personne n’est parfait 🙂 ), et que de ce coté, hélas, l’image des motards chez les cyclistes et l’image des cyclistes chez les motards ne change pas énormément (je ne fréquente pas les forums d’automobilistes ni de taxi, donc je ne peux pas dire ce qu’ils en pensent, mais je pense que c’est pareil dans les « discussions de comptoir »).
    il y a 1 ou 2 ans, excédé par les discussions basées sur des « on-dit », j’avais d’ailleurs fait une petite vidéo (« c’est pas moi, c’est l’autre) qui montrait clairement que pas une catégorie d’usager n’était mieux éduqué que l’autre. Quelque part, vu que la plupart des gens sont tour à tour pieton/automobiliste/cycliste/etc, c’est plus ou moins normal.
    mais je pense qu’on va dans la bonne direction (même si certains médias qui se disent d’information font ces derniers temps des « reportages » qui essayent d’opposer les catégories d’usager), donc je ne dirais qu’une chose : prenez votre vélo, prenez un VLS, et hop, on roule
    tom4

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  • Emilie

    Bonjour,
    Je suis une cycliste régulière, mais j’en ai aussi fait mon métier puisque je travaille à développer les infrastructures cyclables dans un départemetn.
    Pour ce qui est de griller les feux et des incivilités diverses de la part des cyclistes, il faut quand même noter que l’ensemble des conditions de circulation (plan de circulation avec des rues en sens unique à gogo pour permettre le stationnement des voitures et une vitesse de circulation accrue, réglages des feux, configuration des carrefours, code de la route) ont été crée par et pour les automobilistes. Le cycliste n’est à priori le bienvenue nulle part : ni sur le trottoir où il gêne le piéton (qui est souvent un automobiliste, marche + voiture se combinant naturellement), ni sur la route où il « gêne » la voiture (soit disant).
    D’où la démarche du Code de la Rue de 2010 qui reste encore assez timide, et des nouveaux panneaux qui arrivent comme le double-sens cyclable et le cédez le passage au feu ! Celui-ci permet de passer au rouge lorsque le carrefour permet ce mouvement au cycliste sans danger (carrefours en T par exemple)… Dans d’autres pays, on a depuis longtemps mis en place des mesures comme des feux anticipés vélos, des « ondes vertes » permettant de régler les feux de sorte à limiter la vitesse des voitures, des carrefours aménagés de sorte à réduire la distance de traversée des vélos… Bref, l’aménagement ce n’est pas qu’une piste ou une bande, c’est tout un tas de réglages de feux, de régulation de stationnement (pas de voiture garée directement à côté d’une traversée piétonne et/ou cyclable car cela fait un masque de visibilité)… Il y a certaines pistes que je ne prends pas, car le carrefour sur lequelle elles débouchent est entièrement réglé en faveur des voitures, et il faut attendre très longtemps pour traverser. Je prends donc la route, sous les regards haineux de certains automobilistes qui aimeraient bien que je rentre dans ma case sur ma piste… Il faut travailler sur l’idée de partage de la route (qui n’est pas le domaine unique des voitures), d’où l’importance de la sensibilisation et de l’éducation, tant envers les automobilistes qu’envers les cyclistes (oui vous avez le droit d’être là, et se serrer sur la droite n’en sera que plus dangereux pour vous).
    Bien sur il s’agit de lutter contre les incivilités, mais aussi d’apprendre aux cyclistes les comportements qui les mettront en sécurité. Prenons l’exemple des ronds-points : sur les ronds points de taille petite et moyenne, la trajectoire la plus sécuritaire pour les cyclistes est de rouler AU MILIEU de l’anneau, pour être bien visible et éviter les risques de cisaillement aux sorties de giratoire. Combien de cyclistes le savent ? J’ai vu une campagne de communication suisse à ce sujet, mais à part ça… (NB : dans les grands giratoires, nous prescrivons d’aménager une piste cyclable ; s’il n’y en a pas, c’est assez dangereux quelle que soit la trajectoire choisie). La tendance est à se serrer sur la droite pour « ne pas déranger », surtout quand une grosse bagnole nous colle au cul. Ce sont les automobilistes qui se croient tous seuls sur la route ou du moins qui se pensent les seuls légitimes, en grande majorité…
    Bref, un problème de légitimité, un message véhiculé par l’ensemble des règles de circulation et des aménagements… On en revient, très doucement… Mais il y a encore du travail ! (heureusement pour moi ;))
    Je m’arrête, je pourrais disserter des heures…
    Emilie

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  • Claire

    Je suis passée du tout au tout en passant de 5 mois au Danemark (aka paradis du cycliste) à Lyon. Cycliste lyonnaise depuis un an maintenant, j’ai pris les mauvaises habitudes citées dans l’article : je grille des feux rouges, je me faufile entre les voitures, je m’avance au maximum avant de pouvoir passer… Mais hélas, tout ça par sécurité. Car oui, les voitures ne font pas ou peu attention à nous, nous grillent les priorités sans remords, se garent sur les pistes cyclables (j’en compte en moyenne 6 à 10 par jour sur mes trajets quotidiens). Nous sommes bien obligés de nous imposer !
    Après, des efforts sont petits à petits en train d’être fait. La ville se rend compte que les cyclistes lyonnais sont de plus en plus nombreux, même si ces efforts sont encore trop lents à se mettre en place.
    Après, je trouve ça dommage que les cyclistes ne fassent pas plus d’effort. Sincèrement les gars, mettre des lumières à son vélo, ne pas rouler à contre sens, respecter vos compatriotes cyclistes et les piétons, c’est pas compliqué et ça facilite la vie de tout le monde !

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  • Helene

    impossible entente?
    Certes, quand j’entends l’automobiliste qui vient, en klaxonnant, de couper la piste cyclable en virage à droite, me dire « mais vous pensez que vous avez tous les droits. Vous savez que vous risquez votre vie?! » Non, c’est toi, qui risque ma vie et quand je roule sur une piste cyclable, que tu m’as vue mais que tu penses que ta carrosserie te donne le droit de couper la priorité , je pense qu’effectivement, on a encore du chemin à faire.
    Quels pourraient être les outils pour aller dans ce sens? Faut-il accroître les panneaux de signalisation pour encourager les automobilistes à faire attention aux vélos? Faut-il développer un travail de sensibilisation par des petits films didactiques diffusés largement? Faut-il des « blocages routiers » individuels ou collectifs pour un instant couper le trafic et réfléchir à cohabiter plus pacifiquement?
    On commence à pouvoir circuler à Paris à vélo mais j’aimerai énormément que mes enfants puissent aussi le faire. Pour le moment, ce n’est pas possible.

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