Pourquoi je ne fais pas de compétition vélo
La compétition vélo, non merci. Je préfère l’anonymat de mes chemins préférés et l’ambition d’avoir une bonne santé…
Il m’a fallu arriver à mes 40 ans pour prendre conscience de certaines choses. L’article qui va suivre n’engage que moi et n’est certainement pas à prendre au pied de la lettre. Ce sont les vacances et je me dis que je peux me permettre un peu de fantaisie…
C’est pourquoi je vais vous exposer en 5 points les raisons qui me font penser que la pratique d’un sport en compétition est inutile voir néfaste pour notre simple condition d’être humain.
1. La victoire?
À quoi bon prendre le départ quand on sait qu’il y aura toujours qu’un seul gagnant. Et quoiqu’on entende, la gloire va toujours au vainqueur! De plus, quand on sait par quoi il faut passer pour sortir du lot et bien je préfère l’anonymat de mes chemins préférés et l’ambition d’avoir une bonne santé !
2. Le prix d’une licence.
Comme tout, elle a tendance à augmenter et payer 100 euros pour tenter la non gloire, accumuler l’humiliation qui va avec la défaite, non merci! De plus appartenir à un club c’est adopter ses couleurs. Et porter le nom d’un groupe pharmaceutique ou celui d’une célèbre marque de charcuterie vraiment, non merci.
3. Le syndrome du clone.
Regardez les pelotons. Si on ne différenciait pas les concurrents avec des numéros, on les confondrait. Même vélo, même tenue, même position, même grimace, même coup de pédale, même vie, même vocabulaire, même destin pour la plupart… Et même esprit étroit.
4. L’entraînement.
Tous les jours j’évite de penser à toutes ces heures que j’ai passées sur mon vélo pour essayer de devenir une championne. Tous ces km autour de chez moi alors que j’aurai pu visiter le monde! M’obliger des séances de torture quitte à me dégoûter du vélo à jamais.
5. L’individualisme!
Même dans les sports d’équipe il y a une hiérarchie. La quête d’être le plus connu, reconnu voire le mieux payé. Cela ne donne pas de bons exemples à nos futures générations. Le culte de l’ego et du corps ne devrait jamais être source de motivation.
Voilà. Mon fils, je l’encouragerai à évoluer dans un groupe avec qui il partage les mêmes valeurs. Je l’aiderai à développer sa curiosité et je lui transmettrai mon goût pour l’aventure. J’aimerais que son terrain de jeu n’aie pas de limite. Surtout je lui expliquerai que les plus grands succès et les plus beaux souvenirs sont ceux qu’on a partagé avec nos amis et nos proches.
Et vous, pratiquez-vous la compétition vélo? Qu’en pensez-vous?
Christelle
Beau récit et belle philosophie !
Millan-Brun Anne-Lise
Je n’ai jamais pratiqué la compétition vélo et j’en pense énormément de mal également, j’ajouterai à toutes les tares énumérées avec talent dans cet article le mépris et même la méchanceté gratuite dont font preuve le plus souvent les sporti-ve-fs à l’égard de tous ceux qui sont plus lents qu’eux à vélo. Pour moi, la plupart du temps, ils et elles nuisent à l’image du vélo et découragent par leur comportement de caïds du bitume, copié sur l’état d’esprit bagnolard, celles et ceux qui aimeraient utiliser la route pour se promener.
La seule compétition vélo qui m’intéresse un peu, c’est la future course mondiale des coursiers à vélo CMCV qui aura lieu à l’été 2016 à Paris : http://forum.velotaf.com/topic/23266-cmcv-ou-cmwc-2016-course-mondiale-des-coursiers-a-velo/
Trent
Anne-Lise : Quelle différence entre la CMCW et les autres courses? L’article ne s’applique pas à cette course?
Perso je ne fais pas de compétition non plus, mais je trouve ton avis bien tranché Swanee… Pas terrible d’accuser les autres d’avoir l’esprit étroit.
Les quelques compétitions que j’ai faites par le passé sont de bons souvenirs de camaraderie. Un inconnu m’a gentiment prêté un pignon à une taille plus appropriée, on se marre tous ensemble et on est là pour se dépasser. En une journée de compèt’, j’ai plus progressé qu’en plusieurs mois de pratique.
Et puis une fois qu’on sait qu’il y aura toujours un plus rapide et un moins rapide que soi, on se prend moins au sérieux.
Et si tout le monde est en maillot-cuissard, c’est qu’il y a une bonne raison : c’est conçu pour… Ca pèse rien et c’est confortable, que demander de plus? 🙂
Après, je ne vis pas pour la compétition, je comprends ton point de vue, même s’il est à l’extrême opposé de ce que tu dénigres.
La juste voie serait-elle au milieu? 🙂
Muriel
Je suis assez d’accord avec Anne-Lise. C’est encore le souvenir que je garde d’une certaine sortie l’an dernier organisée avec un club – sortie pilotée par deux anciennes futures pro, qui s’est soldée par un chapelet de conseils limite dénigrants et moqueurs, lors que le groupe était constitué de toutes les générations et d’un profil plus cyclotouriste que cyclosportif, j’avoue que nous avons été plutôt refroidies par le sectarisme latent tout au long des 45 km.
BikePower
et puis aussi et peut-être même surtout parce que c’est l’obsession de la compétition et de la performance qui nous ont amenés où nous en sommes…
Idjouadiene
Et le plaisir partagé entre coéquipiers quand l’un d’entre eux (ou nous même) gagne ?
Quand le bénéfice de tous les sacrifices consentis en une ou plusieurs saison s’exultent en levant les bras ?
Voir le soleil se lever alors qu’on grimpe un col, ça n’a pas de prix, les belles routes restent pour chaque compétiteur passionné une source de motivation. Il ne faut pas confondre compétition et industrie !! La compétition inculque un esprit collectif inestimable, et surtout la valeur du travail, c’est une école de vie.
De plus, le vélo, entre autres, est un sport qui s’est forgé une histoire reposant sur les exploits des champions, et le développement du matériel haut de gamme existe seulement grace à la compétition.
Soyez cycliste, soyez compétiteur ou simplement cyclotouriste, le plaisir sera toujours là !
Clem Bigbug
« Et porter le nom (…) d’une célèbre marque de charcuterie »: oui, c’est sûr que cela ne donne vraiment pas envie!.. Déjà que la compétition ne donne pas envie!
Pour en savoir plus sur l’esprit de compétition: http://www.lesenrages.antifa-net.fr/petite-histoire-et-fonction-du-sport-au-sein-du-capitalisme/
Hiribarren
Pour moi, la compétition est surtout une course contre soi, sur des chemins balisés et avec des ravito qui nous attendent .. Bref guidé et dorloté on peut se laisser aller à sa passion en se mesurant (éventuellement) aux autres qui peuvent, aussi, devenir des partenaires d’entrainement plus tard, voire, des amis !
Je n’ai que de bons souvenirs (en vtt mais c’est le même esprit que la « route » que vous pratiquez) des compétitions auxquelles j’ai participé.. En crevant (trois fois.. par chance !!) durant la transvésubienne je mes suis dit que le décorum autour de nous (parc naturel natura 2000) étant tellement exceptionnel que sans ma mésaventure je serais passé à côté..
J’ai dit..