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Martial COLLAS et le Team Stamina : un pas en avant pour la féminisation du cyclisme

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Martial COLLAS et le Team Stamina : un pas en avant pour la féminisation du cyclisme

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Martial Collas est la cheville ouvrière de la création du Team Stamina, une équipe cycliste féminine qui contribue au développement du cyclisme.

Le Team Stamina, vous en avez déjà entendu parlé, une équipe cycliste féminine dirigée par Martial Collas.  Découvrez l’interview de Martial Collas.  Venez aussi à leur rencontres lors de notre week-end #MontVentoux2017!

La cheville ouvrière du Team Stamina

Le Team Stamina est constitué de Fleur Faure, Leane Francois, Alizée Collas, Aurelie Lefour, Mathilde Bacquet, Claudie Chamboredon, Nathalie Sartori, Fabienne Olivier, Rebecca Paccalet, Anabel Chacon, Fleur Skrivan, Morgane Jacquemin, Marie Goutaland .

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Martial Collas en est la cheville ouvrière. Il est cycliste lui même qu’il pratique, aujourd’hui, en loisirs. Il a roulé en 2e catégorie FFC jusqu’à l’âge de 25 ans, avant que la vie active ne l’accapare. Ses deux enfants ont débuté le cyclisme, la fameuse tradition familiale. Depuis 8 ans, Martial Collas offre de son temps libre à l’école de cyclisme de son village. Il devient éducateur, un bénévole investi dans son club et puis progressivement à l’échelon départemental, le Vaucluse. Il a encadré une sélection départementale fille à la coupe de France et organisé des stages en Espagne pour ces filles.
Aujourd’hui, il est la cheville ouvrière du Team Stamina, une équipe  cycliste de femmes, créée très récemment par des femmes, pour les femmes.

Des femmes cyclistes dispersées

Que s’est-il passé entre sa première expérience avec le cyclisme féminin et son engagement déterminé au sein de cette structure ?
« Lors de ce stage organisé au sein du comité départemental, je me suis rendu compte que les jeunes filles ne se connaissaient pas. Elles couraient toutes dans différents clubs sans jamais se croiser. Non seulement elles ne se connaissaient pas mais en plus personne n’en avait conscience

La place des femmes dans les clubs de cyclisme

Encore une fois, le constat est amer, le cyclisme féminin se vit au sein de structures masculines : les pelotons sont masculins, l’encadrement est masculin. En soi, ce n’est pas un mal. L’histoire est ainsi faite et l’encadrement, majoritairement bénévole, a mené un excellent travail pour permettre aux jeunes et moins jeunes de pratiquer le cyclisme. Martial Collas est lucide « Logiquement, elles n’ont pas de raison à être isolées puisqu’elles sont licenciées dans des clubs FFC. Mais avec mon expérience en club avec des filles, je m’aperçois qu’on ne comprend pas pourquoi quand une fille demande à être dans un autre groupe pour rouler moins fort, on ne l’écoute pas. Elle arrête alors. »  « Après avoir discuté avec de nombreuses filles, on en arrive toujours aux mêmes conclusions. On les ignore dans les clubs, on les ignore au moment des remises de récompenses aussi. On récompense trois garçons et une fille. Et parfois, il faut leur rappeler qu’il y a des filles dans la course. »

Des cyclistes femmes invisibles

Ces propos entrent en résonnance aux constats que l’on fait, généralement,  sur la place des femmes dans le sport. « Invisibilité » « sentiment de déclassement », ces premières impressions vont sembler tellement  injustes aux dirigeants qui pensent faire les efforts qu’il faut pour la pratique féminine. Mais, pourtant, ces paroles reviennent trop souvent : les  femmes se sentent méconnues, ignorées. La société n’est pas formée aux stéréotypes. Sans en avoir conscience, on les ignore, on les sous-estime  voire on les reproduit.

Un plan de féminisation qui peine à s’ancrer sur le terrain

La volonté de voir évoluer la féminisation du cyclisme est forte au niveau national. Cependant, sur le terrain, à l’endroit où le changement peut s’opérer concrètement, parfois inconsciemment, plus sciemment dans d’autres cas, les évolutions sont plus difficiles à obtenir. Martial Collas le vit concrètement pour structurer  le Team Stamina « La FFC nous aide. On est en contact pour monter les dossiers.  C’est un peu coincé au niveau de certains comités départementaux. On ne sait pas pourquoi mais c’est difficile »

La création du Team Stamina

Mais c’est pourtant sur le terrain que le changement se fait. Martial Collas revient sur l’histoire de la création de la structure Team Stamina. Son engagement dans le cyclisme féminin est connu. Sa bienveillance reconnue. « J’ai rencontré Fleur FAURE sur la Corima qui m’a demandé si j’avais le projet de monter une équipe féminine. Le lendemain, une autre fille me contacte pour savoir si ma fille participait au challenge méditerranéen. Et de là, en une quinzaine de jours, on est arrivé à regrouper une dizaine de filles». « Ces  filles étaient isolées, elles sont dans des clubs mais elles se sentent seules, éclatées sur tout le sud de la France. Avec la création du challenge méditerranéen Féminin cette année, pour pouvoir participer au classement par équipe, elles ont eu l’idée de se regrouper. Quand elles participent aux courses, depuis qu’il y a le Team Stamina, elles sont 10 ou 12 au départ et ça fait de superbes courses ».

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Agir pour ne pas subir

Plutôt que de se casser les dents sur les stéréotypes, ces femmes ont décidé de créer une structure conforme à leur vision de la pratique du cyclisme. C’est sur ce point que repose toute l’originalité du Team Stamina. Dans les statuts de l’association qu’ils ont créée, il est prévu que toutes les décisions soient prises collégialement. ¨Martial Collas précise « Je suis président mais c’est de l’autogestion. Elles demandent des conseils parce que j’ai une expérience en club mais elles sont investies auprès des partenaires.  Maintenant que le Team existe, mon rôle va être de constituer une équipe de division nationale car c’est ce qu’elles veulent faire. Il y a 6 filles qui veulent courir la coupe de France et 6 filles qui veulent faire des cyclosportives même si elles sont tentées de faire des épreuves de la coupe de France ». Il faut ajouter que l’équipe n’est pas un cercle fermé « L’association ne tourne pas le dos aux femmes volontaires. Elles ont tellement eu le sentiment d’être exclues qu’elles ne veulent faire la même chose à leur tour. Ce serait paradoxal ».
 

Accepter de se mettre en retrait

Et avec humilité Martial Collas ajoute « Quand les dossiers seront terminés, je vais assurer la logistique, la mécanique, organiser les déplacements… ».  Cette dernière remarque, anodine, peut prêter à sourire mais elle révèle une notion fondamentale. Les femmes ne pourront trouver leur place dans le cyclisme uniquement si les hommes acceptent de leur céder. L’intelligence de la démarche de Martial Collas est dans la place qu’il occupe au sein du Team Stamina ». Il se met en retrait et accepte que le pouvoir revienne au groupe de femmes sans une sorte de bienveillance paternaliste.

Sortir des structures pour mieux y revenir

Aujourd’hui, le sport féminin se développe en dehors des structures fédérales. C’est un constat. C’est aussi le chemin qu’a choisi le Team Stamina » pour exister. Maintenant qu’il a créé son identité, il est important qu’il puisse apporter son expérience à la pratique du cyclisme par les femmes.
Pour conclure, laissons la parole à Martial Collas « En ayant créé cette structure, il y a des cyclistes qui avaient arrêté de pédaler qui se sont remises au vélo. »

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