VELOCIA, le film documentaire sur le cyclisme féminin réalisé par Lucie Paltz
VELOCIA, le film documentaire sur le cyclisme féminin réalisé par Lucie Paltz, le levier médiatique de Liv Cycling France pour valoriser notre passion.
Samedi 7 mars 2020, à l’occasion du salon Vélo In Paris, s’est tenue l’avant-première du film VELOCIA, le premier film documentaire entièrement dédié au cyclisme féminin.
Aucune invitation spéciale n’était requise pour assister cette projection, et dans la salle, nous dénombrions de nombreuses femmes mais aussi plusieurs hommes, ce que je trouve important de mentionner car si les femmes étaient peut-être présentes pour soutenir leur cause, qu’en était-il des hommes? Découvrir l’enjeu qu’est la place de la femme dans ce sport, s’informer, soutenir, ou tout simplement par curiosité?
La projection a pu mettre les larmes aux yeux à quelques uns par l’émotion qui en ressort, voyant aussi le combat que ces femmes mènent pour la juste place du cyclisme féminin. Non, nous ne sommes pas seules dans cette situation, plusieurs femmes en France (et sûrement ailleurs) ne trouvent pas leur place dans le monde du vélo tel qu’il est aujourd’hui.
De quoi nous parle exactement ce film documentaire sur le cyclisme féminin ?
Le choix du nom VELOCIA pour ce documentaire
Tout d’abord son nom, Vélocia qui veut dire vitesse, rapidité. Pourquoi ce titre? Car celui-ci parle autant aux hommes qu’aux femmes et englobe tous les types de vélos.
Un bref rappel des inégalités dans ce documentaire sur le cyclisme féminin
Cette courte projection nous rappelle quelques faits, comme l’absence du Tour de France féminin, cette course qui a déjà eu lieu mais qui a cessé et n’a pas été remplacée par une autre épreuve. Les témoignages aussi de ces femmes persévérantes, qui ne percevaient pas de salaire il n’y a encore pas si longtemps à l’inverse de leurs compatriotes masculins, et qui devaient jumeler travail et entraînement. Ou parlons de l’égalité salariale qui est loin d’être atteinte dans le monde du VTT, sachant que les vététistes femmes touchent un salaire beaucoup plus bas que ceux des hommes alors que l’entraînement et les compétitions sont les mêmes. On vous invite à relire l’article paru le 8 mars : « cette honte du 21e siècle«
Les stéréotypes de genre impactent la pratique du vélo
Le film tente aussi d’expliquer pourquoi aujourd’hui nous comptons moins de femmes sur les vélos que d’hommes. Ceci démarrerait à la petite enfance. Le stéréotype des genres toujours persistant nous pousserait à encourager les garçons vers des sports comme le foot ou le vélo, mais les petites filles plutôt vers la danse ou la gymnastique. Ceci est donc en partie dû à l’éducation, mais pas que.
Si la médiatisation des courses de cyclistes féminines augmentait, ceci aurait un impact positif sur le nombre de filles voulant essayer le vélo. On l’a vu avec le foot déjà et la coupe du monde de football féminin, plusieurs jeunes filles se sont par la suite mises à pratiquer ce sport. Il en est de même pour le vélo. Voir des femmes faire la course à la télé motiverait les plus jeunes à faire pareil.
Visibilité = plus d’athlètes = une plus grande homogénéisation des pelotons.
Et médiatisation veut aussi dire partenaires, sponsorships et donc du financement.
Le film documentaire sur les cyclistes pratiquantes et motivées
VELOCIA part donc à la rencontre de ces femmes passionnées de vélo qui se sont battues pour leur place dans le monde du cyclisme de route, de VTT et de descente en tant qu’athlètes, mais aussi de ces autres ferventes du cyclisme qui font bouger les choses. Comme par exemple, Donnons des Elles au vélo qui depuis 2015 parcourt le Tour de France un jour avant le passage des hommes.
Elles étaient 3 femmes à leur tout début, et avec leur popularité grandissante, leur nombre est passé à 15 cyclistes l’an dernier, en 2019, pour rouler 17 000 km avec 250 000 m de dénivelé positif. Leurs efforts payent, car leurs abonnés augmentent sur les réseaux sociaux et les médias parlent d’elles et de leur exploit de plus en plus, donnant ainsi de la visibilité à ces femmes et ce qu’elles font pour le Tour de France féminin, démontrant à tous que ce sport se conjugue aussi au féminin.
La FDJ multiplie aussi les initiatives pour attirer les femmes dans le monde du vélo en voulant faciliter l’accès à la pratique, en développant le haut niveau ainsi qu’en travaillant sur un programme de communication et de marketing toujours dans le but d’avoir un plus grand nombre de rouleuses.
Puis, il y a A.S.O. qui travaillerait sur l’organisation d’une possible course féminine à étapes dans un proche futur suite à un tollé médiatique. Relisez « Pourquoi n’y a-t-il pas de Tour de France féminin » (Les Inrocks juillet 2019) ?
Mais pourquoi ces femmes se battent-elles?
Parce qu’à l’instar des hommes, les femmes ressentent cet esprit de liberté une fois sur la selle et qu’à travers ce sport elles se réalisent. Elles évoluent, elles franchissent des obstacles et en ressortent plus fortes sur le vélo comme dans la vie de tous les jours, prêtes à affronter le monde du travail comme du quotidien! Sur leur selle, elles se sentent Elles, Belles et vivantes! On appelle cela le Women empowerment!
VELOCIA, le film sur le cyclisme féminin – un levier media de Liv Cycling
En espérant que ce film soit diffusé dans plusieurs lieux et événements touchant un grand public, car certains hommes doutent encore de notre bataille. En tant que femme, cycliste, co-fondatrice du groupe Girls On Wheels (GOW) sur Paris et collaboratrice à ELLES FONT DU VELO (EFDV), j’entends malheureusement qu’on se moque de ce genre d’initiatives féminines, et pourtant ce film prouve que ces organisations, groupes et clubs féminins ont raison d’exister pour faire progresser ce sport.
Des femmes ne trouvent toujours pas leur place dans le monde du vélo et cette place nous voulons la prendre. Si elles sentent le besoin de passer par des groupes entièrement féminins pour se sentir en confiance, qu’elles le fassent et voilà toute la raison d’être de ces initiatives. Si moi, en tant que femme et initiatrice d’un de ces groupes, je donne envie et confiance à au moins une femme dans ma vie pour que celle-ci se mette au vélo et se lance sur le même parcours que les hommes, j’aurai le sentiment d’avoir accompli quelque chose. En fait, j’ai déjà accompli quelque chose, collectivement, avec les Girls on Wheels. Ensemble, plus fortes!
Merci donc à Lucy Paltz, journaliste sportive et passionnée du VTT qui a réalisé ce superbe film et qui, pour l’occasion, est partie à la rencontre de plusieurs femmes comme Donnons des Elles au vélo, Sabrina Jonnier, Marine Cabirou et Isaure Medde entre autres, avec le soutien de la marque Liv Cycling France. On doit les magnifiques images à Damien Rosso, vidéaste. Surveillez les dates et lieux de diffusion.
Vicky
Dites-nous : Est-ce que la médiatisation des courses féminines vous ennuie?
DUBOIS Philippe
Je vous approuve tout à fait. Les femmes ont autant leur place sur un vélo que les hommes. De plus, elles sont belles sur un vélo, et je trouve plus agréable de pratiquer ce sport avec une mixité hommes/femmes que d’en faire juste entre « mâles ».
Je vous encourage à fond dans votre combat.