Voyager à vélo avec son chien : récit de notre périple de 2300 km avec Ocho
Voyager à vélo avec son chien, c’est possible. On vient de parcourir 2300 km à vélo en 21 journées avec notre chien. Je vous explique comment préparer votre voyage au mieux.
Avoir un chien, c’est génial mais c’est aussi contraignant…surtout à l’approche des vacances. Le laisser en pension ou à la famille c’est bien mais l’assumer pleinement c’est encore mieux car il faut dire que ça fait toujours mal au coeur de le laisser…
Préparer son voyage à vélo avec son chien
Nous avons profité de cette période un peu bizarre de pandémie pour faire un break et rendre visite à des amis que nous n’avions pas vu depuis plus de 6 ans. Nous sommes donc partis de Sigean dans l’Aude en direction du Morbihan. Puis, sur notre lancée, nous avons tracé jusqu’à Saint Jean de Luz voir d’autres amis et enfin nous sommes rentrés chez nous. Le tout à vélo avec notre petit border-collie, Ocho, du haut de ses 1 an et 8 mois. Au total, 21 jours de vélo et 2300km en empruntant un maximum de chemins.
Nous avons longtemps hésité pour deux raisons:
- Ocho s’est fait opérer d’un coussinet début juin et il a mis plus d’un mois a récupérer sa marche à 4 pattes (il a ailleurs fait les 4 premiers jours du séjour à trois pattes)
- Aussi à cause de la remorque (il n’était pas fan du tout de la remorque et on se voyait mal parcourir autant de kilomètres dans ce contexte).
Mais… Ocho est un chien qui s’adapte a beaucoup de situations et on a décidé de lui faire confiance. Au pire, on s’est dit qu’on rentrerait plus tôt.
Pour la préparation du chien ça a été un peu compliqué de notre côté à cause de sa blessure mais je vous conseille d’habituer votre chien quelques semaines avant votre voyage (condition physique et apprentissage de la remorque).
Au niveau de ses bagages, nous avons pris: sa remorque avec chambres à air et rustines, sa gamelle avec environ 2kg de croquettes pour commencer, des friandises, son jouet fétiche, ses gourdes pour l’eau, son harnais avec sa laisse, sa muselière (pour les transports au cas où), son passeport et carnet de vaccination, son tapis de sol, des sacs pour les déjections et enfin sa trousse à pharmacie (désinfectant, crème coussinet, collyre, bandages, chausson…).
Lorsqu’il n’avait plus de croquettes on essayait de trouver une clinique vétérinaire pour refaire le plein ou en grande surface. Ocho n’est pas très sensible au changement d’alimentation mais il est vrai que c’est plus conseillé de garder la même nourriture et d’opérer une transition lorsqu’on change de croquettes. Concernant l’eau nous faisions le plein aux fontaines ou on achetait des bouteilles si nous n’avions pas le choix mais Ocho aimait se baigner et boire dans les rivières…et c’est là que ça peut être dangereux. En effet, il faut faire attention aux cyanobactéries (algues bleues) qui sont des particules présentes dans l’eau et qui peuvent produire une toxine mortelle pour les animaux et engendrer de nombreux effets secondaires chez l’homme, tels que des vomissements, des nausées ou encore des douleurs musculaires. Il faut se renseigner en amont auprès des Agences Régionale de Santé de la région en question.
La grande traversée : 2300 km aller-retour
Notre seul objectif était finalement de nous adapter à Ocho. On l’observait sans cesse, on faisait de longues pauses à l’ombre aux heures les plus chaudes et parfois des détours pour rejoindre des points d’eau pour le baigner.
A chaque fois qu’il courait, nous faisions un « lap » au GPS dans le but de totaliser le nombre de kilomètres qu’il avait parcouru à la fin de la journée. Au final, Ocho a couru entre 15 et 30km par jour mais sur des segments de maximum 5 kilomètres et à son rythme. Afin de préserver ses coussinets, on privilégiait les revêtements souples et à l’ombre.
Si les deux premiers jours il fallait porter notre canaille pour le mettre dans la remorque, les jours suivant ce n’était plus nécessaire…il avait complètement compris le système et on avait vraiment l’impression qu’il adorait ça: un simple « Ocho, remorque » et voilà que l’énergumène montait tout seul et tout content dans son carrosse !
Nous avons tracé notre parcours sur Komoot en privilégiant un maximum de chemins. C’était par moment très galère car les mono-traces étaient parfois étroits et avec la remorque c’était plutôt sport ! Par moment on basculait sur des traces « gravel » pour éviter des parties trop compliquées avec la remorque. En effet, la remorque chargée pesait 43kg. Lorsqu’on rajoute le poids du vélo et les bagages, Fred avait un convoi exceptionnel de 63kg et moi seulement 24kg (bagages, vélo, sac à dos).
Pour une fois je pouvais le suivre en montée et même l’aider ! Fred m’a tout simplement impressionné par sa force en montée et sa technique dans certaines descentes…On se demande encore parfois comment la remorque a tenu le choc !
Il nous est également arrivé de prendre des bouts de routes fréquentées. Dans ce cas, Fred était devant avec la remorque et le drapeau puis moi derrière avec l’éclairage. Généralement les automobilistes s’écartaient en pensant peut-être que nous avions un enfant dans la remorque.
Dans les Landes, nous avons emprunté la Vélodysée. De belles pistes cyclables dans la forêt mais où le chien doit être tenu en laisse. La traversée des villes se passaient généralement bien.
Ocho mangeait le matin, le midi et le soir. Entre les repas on lui donnait des petites friandises. Sa dépense énergétique étant bien plus élevée qu’en temps normal, on veillait à ce qu’il ne perde pas de poids. L’hydratation est aussi primordiale. Même lorsqu’il était dans la remorque on pensait à l’hydrater régulièrement. En effet, les chiens ne régulent pas leur température comme nous et un coup de chaleur peut leur être fatal.
La nuit Ocho dormait avec nous dans la tente. Nous avons fait un maximum de camping « sauvage » mais il nous est arrivé de dormir dans des camping normaux. Dans ces derniers, nous avons eu a payer pour lui entre 3 et 5 euros (c’est parfois gratuit) et il faut qu’il soit tenu en laisse.
Généralement les chiens sont bien acceptés dans les établissements (restaurants, camping), en tout cas nous n’avons pas eu de problèmes. D’ailleurs lorsque l’on parlait avec des gens c’était surtout pour parler d’Ocho car il a suscité beaucoup de curiosité.
La déprime du retour
Lorsque nous sommes partis, nous n’imaginions pas faire le périple en entier. On s’était dit que si on parvenait à aller en Bretagne ça serait déjà un exploit. Pour finir, nous avons fait notre périple complet ! Voyager à vélo avec son chien n’est pas toujours aisé. Il y a eu des moments très difficiles (je pense notamment à un portage épique en pleine canicule où nous n’avions plus beaucoup d’eau et Fred faisait un début de déshydratation), des grands moments de panique (je pense à Ocho qui s’est jeté dans une rivière et s’est fait emporter par le courant et nous avons du aller le chercher à la nage) mais au final tous ces moments ont fait de ce séjour un moment inoubliable. Nous étions une équipe, une famille et ce moment de partage avec notre petit Ocho restera gravé dans nos coeurs…et je pense dans le sien.
Le retour à la réalité a été assez « violent ». Il faut reprendre le rythme du travail et les petites balades d’Ocho n’ont pas le même goût. La remorque, laissée là dans le garage n’attend qu’à repartir et Ocho, lui, espère juste qu’on lui donne l’ordre pour se jeter dedans comme s’il était prêt à repartir à l’aventure…parce que c’était une merveilleuse aventure…
Et vous, vous avez déjà voyagé à vélo avec votre chien? N’hésitez pas a partager vos conseils et relisez un de mes articles sur le Cani VTT et Anne Fulleringer, multiple championne de la discipline.
Marie Delas
Merci pour ce bel article,
je réfléchis depuis un moment à partir en voyage vélo avec mon loulou sénior !
Vous me motivez !! 🙂
Véro
Très bel article 😉
Pouthier Michel
Nous avons fait le tour de la France aux plus près des frontières avec notre épagneul breton, 6600 kms en 70 étapes. Que du bonheur et prêt à repartir.
Sur Instagram : tdf2019
Blog:
http://tdf2019.simplesite.fr
J’ai également fait un film de 2h alternant photos et vidéos.
Philippe Beaumelle
Merci d’avoir partagé cette expérience.
Pour l’instant j’ai entraîné ma chienne berger malinois à monter et à rester plus ou moins tranquille dans la remorque, au début dans le jardin, puis en petites balades. Cela ce passe bien et elle aussi assez vite compris l’intérêt de monter dans la remorque !
Mon rêve est de partir comme vous l’avez fait. Depuis le Gard ou nous habitons, vers l’Aude d’où je suis natif, les Corbières et la Catalogne. Ou plus frais, la Montagne Noire et plus loin vers l’ouest. Nous possédons 2 vttae et une remorque Croozer Dog ancien modèle.
Merci également Michel Pouthier pour le partage et la vidéo !
Bonnes balades avec nos chiens !
Pierre
Bonjour,
Merci pour de votre partage. J’envisage de me lancer aussi avec ma chienne. Quelques questions :
Quelle est la marque de votre remorque ?
Mais ou sont vos sacs sur les photos ? Avez-vous tout rangé dans la remorque ?
Amicalement, Pierre
Vincent
Bonjour,
Au 21 avril 2021, on ne voit pas les photos dans l’article
Cordialement,
Vincent
Ah, il fallait attendre (délai WordPress avec base de données ?). OK.
Martial
Bravo pour votre periple et à Otcho,super chien!!!.
Amicalement
Martial