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Le Vélo D'Or … pas si doré!

Le Vélo D'Or … pas si doré!

Le Vélo D'Or … pas si doré!

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Pauline Ferrand-Prévot, triple championne du monde: recalée pour le Vélo D’Or français! Une décision incompréhensible qui soulève bien des questions…

Voici la réaction de Catherine Marsal, entraîneur national de cyclisme féminin au Danemark, contactée par Ellesfontduvélo sur cette polémique.
Le Vélo d’Or français est un titre attribué annuellement par le mensuel Vélo Magazine au meilleur coureur cycliste français, toutes disciplines confondues hommes et femmes. Le vote est effectué par un panel d’une vingtaine de journalistes.
Pauline Ferrand-Prévot (PFP), le petit diamant du cycliste féminin français, malgré ses trois titres de championne du monde, s’est vue une fois de plus passer à côté du « Graal » cette année.


C’est le coureur professionnel de la Française des Jeux, Thibaut Pinot qui a été nominé pour la récompense. Avec tout le respect que l’on peut avoir pour Thibaut et ce qu’il a pu montrer cette saison, beaucoup de personnes ont du mal à comprendre cette décision. Les médias sociaux ont vite fait de s’emballer et de crier à l’injustice (moi la première), certains même ont parlé de sexisme ou de discrimination envers le cycliste féminin. Alors, essayons de voir un peu plus clair et de comprendre ce qu’est le Vèlo d’Or, qui vote et comment?

ASO – L’Équipe – Vélo Magazine: même combat!

Pour tirer droit, Vélo Magazine appartient au quotidien sportif L’Équipe, lequel appartient à Amaury Sport Organisation (ASO), groupe principal organisateur des plus grandes courses cyclistes du calendrier professionnel masculin avec le Tour de France, Paris-Roubaix, Paris-Nice et bien d’autres encore. Déjà là, on peut se demander comment les votes effectués par le panel de journalistes peuvent-ils être objectifs? De plus, la parité hommes-femmes au sein du panel de journalistes n’existant absolument pas, on reste un peu dans le doute sur la validité des votes.

Qu’une seule cycliste féminine récompensée par le Vélo D’Or depuis 1992

Lorsque l’on regarde l’historique du Vélo d’Or, depuis sa première récompense attribuée en 1992, on observe que seulement une femme cycliste a reçu le trophée. Il s’agit de Félicia Ballanger, multiple championne Olympique et Championne du monde sur piste.
Qu'une seule cycliste féminine récompensée par le Vélo D'Or depuis 1992
Jeannie Longo, que tout le monde connait, a été plusieurs fois placée mais jamais gagnante. Julie Bresset, malgré son doublé en 2012 championne Olympique-championne du monde de VTT, se voit passer sur le fil par Thomas Voeckler, coureur professionnel de l’équipe Europcar au vue de ses places d’honneur sur les classiques ardennaises, et son titre de meilleur grimpeur du Tour de France en 2012.
Alors on continue à se gratter la tête, et on se demande pourquoi c’est si dur pour une cycliste féminine de décrocher le Graal. Je ne suis pas la seule à crier à l’injustice pour le titre manqué par PFP cette année. Je reste perplexe sur les critères de vote, et ne peux m’empêcher de penser que le business a pris le dessus.

Sur des valeurs sportives absolues, PFP a une meilleure saison que Thibaut Pinot

Alors certains ont trouvé la solution pour couper court aux discussions: « Un Vélo d’Or féminin! Mais oui, c’est ça, organisons un Vélo d’Or féminin! ». Et bien je réponds: Pas d’accord! Cela ne ferait à mon avis qu’aggraver l’inégalité déjà existante entre cyclisme professionnel masculin et cyclisme professionnel féminin.
Être triple championne du monde mérite d’être reconnue sur la grande scène du cyclisme professionnel. De plus, lorsque que l’on se bat pour avoir l’égalité des genres dans le milieu du travail, dans la société en général, cette égalité des genres passe aussi par voir un panel de journalistes hommes être capables de reconnaitre qu’une cycliste triple championne du monde mérite d’être couronnée par rapport à Thibaut Pinot, 16ième du Tour de France et vainqueur du Tour du Gévaudan. Thibaut constant en 2015, mais jamais vraiment gagnant. Sur des valeurs sportives absolues, PFP a une meilleure saison que Thibaut Pinot.

Ma conclusion

Je vous laisse juges, tout le monde aura sa propre opinion. Mais pour conclure, tant que la parité entre les votants ne sera pas faite, tant que seuls les journalistes de Vélo Magazine auront un poids sur le vote, on se demandera comment ce trophée peut retrouver de son doré. Si les lecteurs avaient pu choisir, il n’y aurait pas eu photo finish, c’est PFP qui aurait gagné le Vélo d’Or.
Alors Pauline, continue, tête haute et continue de gagner!
 

Catherine Marsal @CatherineMarsal, entraîneur national de cyclisme féminin, Danemark.
danmarkscykleunion.dk

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Commentaires (13)

  • cassiaux

    Tout à fait D accord avec toi Cathy!!!!!!!elle méritait bien plus que Thibault…..
    Bref on aura beau dire…..rien ni changera!!!!!

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  • Tout à fait D accord ave toi Cathy….mais on ne pourra rien faire…..bisous

    répondre
  • nico

    Quelle arrête de se plaindre le cyclisme féminin on ne peux le mettre au même niveau que les gars ; )

    répondre
    • Sébastien

      ça s’est un commentaire sexiste, tu pourrais être un des journalistes votants

      répondre
  • stef

    Anne-Caroline Chausson et Laétitia LeCorguillé n’apparaissent jamais dans le tableau, et pourtant elles ont de beaux palmarès également. A moins que le BMX ne soit pas assez vélo?

    répondre
  • La supériorité de Pauline ne fait aucun doute, et en ce qui me concerne cela fait longtemps que je n’accorde que très peu d’attention à ce genre de « trophée ». Il n’a d’autre signification que l’avis d’un petit groupe de journalistes.
    Je me réfère souvent au proverbe suivant:
    « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison ».
    Bel exemple, une fois de plus.
    Et surtout, bravo Pauline!

    répondre
  • Une solution peut être : un seul vélo d’or (mixte) mais avec des journalistes qui doivent non pas donner un vote, mais deux : une voix féminine et une voix masculine. Avec un tel système, il est probable que les femmes sortirait plus souvent gagnantes… (on peu s’attendre à moins de débat autour de la meilleure femme que du meilleur homme)

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  • AUZEIL

    Totalement d’accord avec le commentaire de Catherine MARSAL.
    Thibault PINOT devrait avoir la descence de refuser ce vélo d’or.
    Un blâme pour ces personnes qui ont décerner ce velo d’or.

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  • François

    sexisme ordinaire de nos sociétés, vive les femmes…

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  • Geppy

    Pauline est une championne hors norme, c’est évident. Un triple titre de championne du monde de VTT, route et cyclo-cross, c’est phénoménal. Mais cela démontre d’une certaine façon que la concurrence chez les dames n’a rien à voir avec celle des hommes. On ne verra jamais un homme champion du monde dans les trois disciplines la même année. En fait pour PFP, l’abondance de biens à tendance à nuire. Mais surtout qu’elle ne se gêne pas pour gagner plein d’autres titres. Ce sont bien ceux-là les plus importants. Et si elle n’a pas eu le Vélo d’Or en 2015, elle ne l’aura donc jamais…

    répondre
  • Le cyclisme est un monde sexiste et macho, de la base jusqu’aux élites. C’est un fait. Il y a quelques temps lors d’une cyclosportive j’ai terminé les 10 derniers kilomètres à l’abri dans la roue d’une femme. Après l’arrivée, je suis allé la remercier pour le coup d’ambulance. Surprise, elle m’a dit un truc du genre  »peu d’hommes acceptent de prendre la roue d’une femme, encore moins de venir la remercier après ». C’était juste une illustration du propos.
    Le Vélo d’Or en est une illustration. Parmi les 22 membres du jury, il y a probablement des gens des très bien, mais il y a aussi assurément des hommes qui regardent les femmes sur un vélo avec dédain, à l’instar des propos de Laurent Fignon à l’égard de Jeannie Longo lors d’une arrivée conjointe des Tours de France homme et femme à Paris dans les années 1980 (je ne trouve pas d’url pour illustrer).
    C’est un travail de longue haleine que de dépoussiérer tout ça. Pour ma part, je fais de mon mieux en traitant mes collègues sur la route de la même façon quelque soit leur sexe. Et je pense que la classe et la jeunesse de Pauline Ferrand-Prévot y contribuent beaucoup en ce moment.
    Enfin, dans 10 ou 20 ans, on retiendra quoi ? Que Pinot a gagné le Vélo d’Or ou que PFP a été championneS du monde ? Je penche plutôt pour la seconde réponse.

    répondre
  • Martine HENON

    je suis toute à fait d’accord avec Ludovic, seuls les titres marqueront la carrière d’une championne!!!

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