Cinquante ans de vélos en libre-service
Aujourd’hui, les vélos en libre-service ont la cote. Un engouement réel mais progressif. Rétrospective sur la petite et grande histoire des VLS.
Le concept des vélos en libre-service (VLS pour les intimes) est simple: mettre à disposition des vélos pour tout un chacun, gratuitement ou non. En milieu urbain, ce service de mobilité permet des déplacements de proximité doux et écologiques sans avoir à se soucier des freins habituels à la pratique du vélo: stationnement à domicile, vol et maintenance.
Vélib, Villo!, BIXI, Call a Bike… Aujourd’hui, ces services ont la cote presque partout dans le monde. Mais ce ne fut pas toujours le cas. D’abord victimes de dégradations et de vols, il a fallu rivaliser de technologies pour installer des systèmes de VLS fiables et pratiques. Rétrospective sur cinquante ans d’histoire.
Les premiers vélos en libre-service
Le premier système de ce genre, construit sur le modèle de la consommation collaborative, a vu le jour en 1965 à Amsterdam avec l’opération Witte fiets (vélos blancs) du mouvement anarchiste Provo proposant l’usage complètement libre de vélos dans la ville. Puis à La Rochelle en 1974, sous l’impulsion d’une collectivité territoriale avec l’installation de 350 vélos (jaunes) répartis dans trois stations en centre-ville.
Cette première génération de VLS a malheureusement dû faire face à certaines difficultés (détérioration, vols) et l’offre n’a pu être maintenue. En 1995, Copenhague tente l’aventure avec City Bike en intégrant une dimension financière avec un système de caution. Portsmouth (1996) ou Rotterdam (1997) adoptent le modèle dans la foulée. Ces systèmes sont plus fiables mais souffrent encore de vandalisme et n’ont pas permis de modifier les choix de modes de transport urbain.
L’impulsion des nouvelles technologies
C’est finalement grâce à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (comme le GSM ou le GPRS) que la troisième génération des vélos en libre-service voit le jour. C’est le modèle que nous connaissons actuellement: pour louer un vélo, l’utilisateur doit d’abord décliner son identité bancaire.
Le premier dispositif fonctionnel de ce genre a été implémenté à Rennes en 1998 (après une tentative infructueuse 3 ans plus tôt à Amsterdam) par la société Clear Channel. Berlin, Londres, Oslo et Lyon emboîtent le pas. Les VLS connaissent un développement spectaculaire, particulièrement dès la mise en place en 2007 des Vélib’ à Paris et de Bicing à Barcelone. L’engouement gagne également l’Europe de l’Est, l’Asie et l’Amérique.
Les VLS aujourd’hui… et demain
Aujourd’hui, les moyens d’identification et de sécurisation ne cessent d’évoluer. Et la quatrième génération de VLS est déjà en marche sous la forme de stations mobiles lancées par BIXI, installées en moins d’une heure et déplacées en fonction des besoins. Les informations fournies par les utilisateurs (ce qu’on appelle l’externalisation ouverte ou crowd surcing) en termes de planification et de localisation sont des vecteurs importants de l’optimalisation constante de ces services et réduisent ainsi considérablement les coûts de redistribution des vélos de station à station (estimés à 30% du budget des systèmes basés sur des stations fixes).
Des applications smartphones telles que AllBikesNow ou Spotcycle permettent aujourd’hui de récolter des informations en temps réel sur la disponibilité des différents parcs de vélos en libre-service. La tendance est clairement à la flexibilité et au vélo intelligent, 100% traçable.
L’intégration des vélos électriques dans l’offre des VLS constitue une autre tendance d’avenir. Myloop à Copenhague propose des stations ultra-compactes avec un système de recharge rapide et écologique.
Alors, rendez-vous dans 50 ans?
Laurent Mercat
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