Le Challenge Paris-Roubaix 2018: un souvenir impérissable. Merci ASO!
Nous voilà revenus du Challenge Paris-Roubaix 2018 – 145 km. On en est pas encore tout à fait remis mais on voulait tout vous raconter. Voici notre compte rendu d’un week-end extraordinaire.
Challenge Paris-Roubaix 2018: d’abord un challenge de trains…
Toutes les conditions étaient réunies pour prendre un départ serein mais la grève, paralysante pour tous, ne nous a pas épargnés.
Après avoir remué ciel et terre pour trouver une solution malgré la grève SNCF et ainsi pouvoir participer à cet évènement majeur, (Aymeric et moi ne l’aurions manqué pour rien au monde), nous voilà finalement dans un train pour Lille vendredi en fin d’après-midi. Pour le retour, les billets sont retenus pour le samedi soir, étant donné que la grève nous empêche de réserver pour le dimanche.
Nous sommes chaleureusement accueillis, pour la nuit par la créatrice des fameuses gapettes Vera Cycling. Un plat de pâtes et une bière dans un très bon restaurant italien nous sustentent et nous offrent l’opportunité de rencontrer des espagnols qui participeront au même challenge Paris-Roubaix que nous, le lendemain. La petite marche digestive dans Lille nous permet de digérer et d’apprécier un peu la ville de nuit.
Au réveil, le lendemain matin à 6h, ça pique un peu. Après le petit déjeuner, on se presse pour poser nos sacs à l’hôtel réservé pour le samedi soir. On repart ensuite pour 15km d’échauffement pour arriver au départ. On rencontre Chris, un australien qui est content de nous trouver pour obtenir les indications GPS nécessaires et atteindre le départ.
On papotte, on décompresse un peu. Arrivés au « Stab », le magnifique vélodrome indoor de Roubaix, on récupère très facilement nos dossards et on prend le départ à 8h17 en manquant de peu le départ groupé de 8h15. Toutefois, assez rapidement on rejoint des petits groupes. Le soleil est là, la lumière est magnifique, tout est parfait.
Compte-rendu du challenge Paris-Roubaix 2018
Une course avec des secteurs pavés, des VTT, très peu de femmes, beaucoup d’étrangers et autres faits divers
Parmi les choses que nous avons pu constater durant notre course, nous nous étonnons de voir que de nombreux cyclistes ont choisi le VTT. Il nous parait que cela fait perdre beaucoup de charme à l’épreuve, on ne regrette pas notre choix de vélo de route.
Un autre constat s’impose, les femmes sont très peu présentes. Evidemment, si ce constat est valide sur toutes les épreuves cyclosportives, il est certain que cette sous-représentation féminine est flagrante. 78 femmes terminent le challenge Paris-Roubaix 2018 sur 2089 participants à l’arrivée.
De même, le fort pourcentage de participants étrangers est notable. On a eu un peu l’impression de faire une immersion linguistique. On croise, énormément d’anglophones, dont beaucoup viennent d’Angleterre, Australie et même Nouvelle Zélande mais aussi des Allemands ainsi que des néerlandais et autres nationalités non identifiées… La notoriété du Challenge Paris-Roubaix est définitivement incontestable.
Le Challenge Paris Roubaix, c’est aussi un nombre impressionnant de bidons perdus par les participants sur les pavés (à cause des vibrations) et les indénombrables coureurs sur les bas cotés en train de réparer leur crevaison. De notre côté, on en est pas peu fières : aucune crevaison à notre actif ! Juste un bidon perdu pour moi…
Challenge Paris-Roubaix: sans aucun doute, on reviendra !
Pour Aymeric, il s’agit de la deuxième édition. Il y a deux ans, il avait vécu l’enfer réellement. Il m’en avait parlé rapidement mais il était tout de même très motivé pour retenter l’expérience, fort de ce qu’il avait appris.
De mon côté, mis à part le fait qu’il y avait des pavés, je ne connaissais pas grand-chose à cette mythique épreuve (la honte !).
Préparation des vélos pour le challenge Paris-Roubaix 2018:
C’est Aymeric qui s’est approprié la mission « préparation des vélos ».
- Double guidoline en suivant les conseils de Laurent,
- nouveaux pneus de 28 et patte antidéraillement pour moi.
- De son côté, il a choisi des pneus tubeless pour pouvoir mettre très peu de pression sans « pincer » (et donc crever).
Le parcours de 145 km est composé de 19 « secteurs pavés ». Il s’agit de portions non pas goudronnées, mais uniquement recouvertes de pavés en plus ou moins bon état et donc avec des niveaux de difficultés et des longueurs variables (informations que l’on retrouve au niveau de l’arche de début).
Des arches au début et en fin de secteur matérialisent « les secteurs pavés ». Ces informations sont essentielles lorsqu’au milieu d’un secteur pavés, on pense être au bout de sa vie… La vision de l’arche d’arrivée aide vraiment à maintenir son acharnement à appuyer sur les pédales.
Que signifie rouler sur des pavés avec un vélo de route ?
De mon côté le premier secteur pavés était une super découverte. Je me suis sentie à l’aise quasiment dès les premiers mètres. Aymeric quant à lui était en recherche d’équilibre et pas très confiant … mais cela n’a vraiment pas duré longtemps. Quelques minutes après l’avoir doublé, je le revois passer à vive allure ! La métamorphose. Le déclic avait eu lieu. Il faut envoyer du lourd. Plus tu vas vite, moins tu subis. On me l’avait répété, j’ai appliqué tout de suite le conseil.
J’avais aussi retenu qu’il faut être souple sur le guidon et cela m’a semblé assez naturel, surement grâce à ma pratique du VTT.
Ce qui n’était pas prévu en revanche c’est que, malgré de bons gants, mes mains ne supporteraient pas les frottements… une première ampoule s’est installée dès le deuxième segment côté main droite et puis au segment suivant ce fut le tour de la main gauche. La suite fut une véritable escalade de la douleur à chaque segment.
Nous avons retrouvé Chris et avons finalement roulé ensemble jusqu’au bout. L’alternance de goudron et de pavés fait passer l’ensemble plutôt rapidement. Aymeric et Chris se défient sur chaque secteur pavé et m’attendent une fois sur le goudron. Adorables ! Cela m’a vraiment aidé à supporter la douleur de mes mains. Le terme « challenge » a pris tout son sens pour moi : arriver au bout !
Les kilomètres défilent et l’entrée dans le vélodrome est simplement magique ! Quel bonheur d’être arrivée. Retirer mes gants et constater les « dégâts » ne me surprend pas vraiment. L’image de « mains dans la poêle à frire » traduit exactement la sensation de mes paumes déchirées.
Malgré cela la météo exceptionnelle (jusqu’à plus de 20°C !), l’organisation et la satisfaction d’être arrivée au bout du Challenge Paris-Roubaix 2018 m’a vraiment donné envie de participer à nouveau à cet évènement majeur du cyclisme français. Aymeric est ultra heureux de sa performance sur les pavés, d’après Chris, il « volait sur les pavés ». Par opposition à l’enfer qu’il avait vécu, il y a deux ans, il semble avoir trouvé le paradis !